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ACTUS - FRANCE

Salon L'art de passer des hausses

MARION SEPEAU IVALDI - La vigne - n°305 - février 2018 - page 15

À Millésime Bio, les producteurs ont annoncé des hausses de prix pour compenser leur petite récolte. Les acheteurs les ont bien acceptées.
Le salon Millésime Bio s'est tenu       à Montpellier en janvier .  © J. GOLSTEIN

Le salon Millésime Bio s'est tenu à Montpellier en janvier . © J. GOLSTEIN

C'est avec de beaux sourires que le 25e Millésime Bio s'est refermé le 31 janvier. Selon les organisateurs, la fréquentation est en hausse de 17 % : le salon a accueilli 5 700 acheteurs contre 4 800 en 2017. La poignée d'exposants interrogés est unanime : « Une fois de plus, c'est un bon salon ! »

La baisse des volumes et les hausses de prix passées par les exposants n'ont pas refroidi les acheteurs dont le noyau dur est constitué de cavistes. « Ils savaient à quoi à s'attendre. Et même si certains ont eu du mal à accepter les hausses, ils ont acheté ! », explique un Bordelais. Après la petite récolte, la plupart des exposants ont augmenté leurs prix et recouru à des allocations au prorata des achats historiques de leurs clients. « Les acheteurs font parfois la grimace mais ils passent commande. Ils seront là l'année prochaine », explique-t-on au Château Grand Français, en appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur.

D'autres vignerons ont acheté du raisin pour atténuer la baisse des volumes. C'est le cas de Laurent Charrier, du domaine Le Pas Saint Martin (15 ha, principalement en Saumur): « J'ai perdu 70 % de mes volumes de cabernet et 20 % du chenin. Pour faire face, j'ai acheté des raisins à mes voisins et vinifié une cuvée tirée à 5 000 bouteilles. » Il a aussi augmenté le prix de ses rouges (+16 %). « Pour les blancs, la hausse est moindre car mes pertes de production sont faibles », précise Laurent Charrier.

Au Domaine des Pothiers (18 ha en Côtes Roannaises), le recours à l'achat de raisin s'est également imposé. « Mon exploitation a connu une perte de 50 % de volumes. J'ai acheté environ 30 % de ma production annuelle », indique Romain Paire, le gérant. Ces vins constituent son entrée de gamme. Il les vend en vins de France à 9 €/col départ cave. « Mes clients comprennent. Pour le moment, cela se passe bien. Je leur propose également de faire des réservations pour le prochain millésime, de façon à assurer leur approvisionnement. » Et c'est sans doute là que réside la confiance des producteurs bio : les acheteurs seront là l'année prochaine. Fidèles au rendez-vous.

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