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éditorial

Plantation

Par Bertrand Collard, rédacteur en chef de La Vigne - La vigne - n°249 - janvier 2013 - page 5

Chapeau ! À force de persévérance et forte de ses réseaux, la profession, emmenée par la Cnaoc, a réussi à faire plier la Commission européenne. La plantation de vigne ne sera pas libéralisée, contrairement à ce qui avait été décidé en 2008. À l'actuel système des droits devrait succéder un système d'autorisation. L'Europe fixera un taux de croissance annuel maximal du vignoble de l'Union, tout en laissant à chaque État membre la liberté d'être moins disant chez lui, selon ses perspectives de marché.

Dans ce système, chacun pourrait planter autant qu'il veut chaque année, tant qu'il respecte les critères d'autorisation et tant que la somme des demandes n'excède pas le taux de croissance accordé à son pays ou à sa région. Au cas où cette somme excéderait la croissance autorisée, des demandeurs seraient servis en priorité selon des critères à définir. On est loin de la pure liberté d'entreprendre, mais le carcan des complications administratives devrait se desserrer pour ceux qui veulent planter. Car il va bien falloir y penser, à planter, après avoir tant combattu l'idée que chacun pourrait le faire, simplement en voyant midi à sa porte. Au rythme où progressent nos exportations, bien des régions risquent de se trouver à court dans les prochains temps. Déjà, les tensions sont fortes en Bourgogne, à Cognac et en Provence. Qu'en sera-t-il demain à Bordeaux, dans les côtes du Rhône ou dans le Midi ?

Certains se frottent les mains de cette situation qui fait grimper les prix. À juste titre. Car dans bien des cas, des hausses restent nécessaires pour que les exploitations renouent avec la rentabilité. Notre filière accueille d'autant mieux ces hausses que la croissance en valeur y a bien meilleure presse que la croissance en volume. Elle est jugée plus noble et moins risquée.

Cependant, pas plus que les vignobles, les prix des vins ne peuvent croître indéfiniment. Lorsqu'ils flambent, les consommateurs finissent toujours par se tourner vers des produits meilleur marché. Après cela, il en coûte extrêmement cher de les reconquérir. Lorsque la demande est là, il faut la satisfaire, sinon elle se porte vers d'autres cieux.

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