L'hiver dernier, sur la commune de Saint-Médard (Charente-Maritime), les lapins n'ont rien trouvé d'autre à se mettre sous la dent que des troncs de vignes. Ils ont endommagé plusieurs parcelles. Pour trois d'entre elles, les viticulteurs ont reçu 100 à 1 000 euros d'indemnités. Mais Serge Guibert, qui exploite la quatrième, a porté l'affaire devant le tribunal de Jonzac (Charente-Maritime). « À la fin de l'hiver, la vigne pleurait au niveau des pieds. Les lapins avaient grignoté l'écorce à 20 cm de hauteur tout autour des pieds », précise-t-il.
Il y a bien eu quelques repousses, mais elles sont parties du porte-greffe. Un expert a évalué le montant total des dégâts : pertes de récolte, coûts de replantation, changements de piquet, mise en place de filets… Bilan : 21 550 euros pour un peu plus de 60 ares, le quinzième de la surface en vigne qu'exploite Serge Guibert.
À classer comme nuisible
Selon la loi, la société de chasse est censée apporter 10 % de la somme demandée, soit 2 000 euros, le reste revenant aux assureurs. « Notre budget annuel n'atteint même pas ce montant », constate, désemparé, Jean-François Alligné, le président de l'Association communale de chasse agréée et également maire de Saint-Médard. Il estime que son association a fait son travail en menant des battues.
Le tribunal d'instance de Jonzac devait se prononcer le 24 septembre sur ce conflit. Mais le procès a été reporté. De son côté, l'Union générale des viticulteurs de Cognac appelle tous les viticulteurs à déclarer les dégâts de gibier en vue de faire classer le lapin parmi les nuisibles. Une fois cette étape franchie, « il est possible de chasser le lapin toute l'année », rappelle Xavier Desouche, en charge du dossier.