TRAVAIL DU SOL : En progression
On note un regain d'intérêt pour le travail du sol. Le désherbage mécanique et le décompactage des sols redeviennent d'actualité pour tenir compte de nouveaux impératifs environnementaux. À l'arrière des tracteurs, les cultivateurs s'élargissent et s'alourdissent pour travailler simultanément l'interrang et l'intercep. La tendance s'accompagne d'une utilisation combinée de plusieurs outils pour réduire le nombre de passages. Le rognage associé au passage des griffes ou de la tondeuse devient une pratique courante. Tout cela consomme de la puissance.
HYDRAULIQUE : Des outils plus performants
Les constructeurs de rogneuses, de prétailleuses et de broyeurs à herbe privilégient l'hydraulique pour l'animation de leurs outils. Parallèlement, les nouveaux cadres attelés de travail du sol sont rendus modulables à l'aide de vérins qui assurent leur extension et parfois l'inclinaison. Ces évolutions génèrent un besoin croissant de débit hydraulique, le plus souvent satisfait par une augmentation de la capacité de la pompe du tracteur ou par l'ajout d'une seconde pompe. À défaut, les constructeurs d'outils de travail du sol prévoient une centrale hydraulique entraînée par la prise de force. Dans les deux cas, il faut des tracteurs puissants.
Les machines à vendanger tractées se perfectionnent aussi. Pour mieux nettoyer la vendange dès la parcelle, Pellenc propose sur son modèle 8000 un égreneur embarqué qui leste la machine de 700 kg supplémentaires. L'ensemble demande 15 ch de plus à la prise de force du tracteur qu'un modèle sans trieur.
PULVÉRISATION : En majorité pneumatique
Le parc français de pulvérisateurs viticoles est à 85 % constitué d'appareils pneumatiques. Selon le diamètre et le nombre de turbines, ils exigent au moins 80 ch pour fonctionner sur terrain plat. C'est le cas du nouveau pulvérisateur Kuhn à double turbine. Le modèle trois turbines à aéroconvection TTA de Grégoire nécessite un tracteur de 85 ch minimum. La puissance doit être plus importante encore en terrain accidenté s'il faut traîner une cuve de 2 000 litres.
CONDUITE : Des économies de gazole à bas régime
Face à la hausse du prix des carburants, il faut faire des économies. L'une des manières d'y parvenir est de travailler à bas régime moteur. Ainsi, l'entraînement des outils par la prise de force en mode 540 économique permet de réduire la consommation horaire de plusieurs litres par rapport aux régimes traditionnels de 540 et 1 000 t/min. Mais pour travailler à bas régime ou pour atteindre les 40 km/h sur la route à 1 800 t/min, les tracteurs doivent disposer de moteurs puissants, offrant du couple à bas régime.
CABINES : Le coût du confort
Les tracteurs de nouvelle génération ont beaucoup gagné en confort. Un siège pneumatique, alimenté par un compresseur, vient soulager le dos du chauffeur. Pour le protéger du bruit et des produits phytosanitaires, une cabine étanche et climatisée s'impose. Ce nouvel équipement consomme au minimum 5 à 6 ch.
Les constructeurs ont rendu la conduite plus aisée en développant la boîte de vitesses Powershift. Le mécanisme, composé de plusieurs mini-embrayages, génère une perte de puissance. L'enclenchement électrohydraulique du pont avant, de la prise de force, du différentiel ou de l'inverseur sous charge équipent aujourd'hui la quasi-totalité des tracteurs. Le tout prend 5 à 10 ch de puissance.
EXPLOITATIONS : Accompagner l'agrandissement
La hausse de la puissance des tracteurs est liée à l'agrandissement des domaines. « Les exploitations moyennes et grandes sont les plus intéressées par des tracteurs puissants », observe Irénée Guillarme, responsable produit chez New Holland. Un tracteur puissant peut s'imposer dans celles qui cherchent à traiter rapidement plusieurs dizaines d'hectares. Quand les cahiers des charges le permettent, on replante volontiers plus large pour travailler plus à l'aise. La mécanisation est aussi parfois une réponse à la difficulté à recruter de la main-d'œuvre.