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Bulgarie, un exportateur ravi d'entrer dans l'Union

La vigne - n°182 - décembre 2006 - page 0

«L'inventaire du vignoble sera prêt à la fin de l'année » n'ont cessé de marteler les responsables bulgares à la Commission européenne. La Bulgarie, comme la Roumanie, est sommée de faire ce recensement pour entrer dans l'Union le 1 er janvier 2007. Un objectif irréaliste selon les experts.
La tâche n'est pas facile et nécessite beaucoup de personnel. En effet, la restitution des parcelles après la période communiste a eu pour conséquence un extrême morcellement des terres agricoles en général, et du vignoble en particulier. De plus en plus de vignes sont à l'abandon. Tout cela a fait dire au Sénat français qu'il s'agit d'une « agriculture archaïque dont la modernisation sera coûteuse » (Mission d'intégration, juin 2004). Fin mars 2006, 80 000 ha de vignes avaient été identifiés. Mais les estimations font état d'une superficie totale de 153 500 ha.
L'entrée dans l'Europe va surtout alléger les formalités administratives à l'exportation et libéraliser les échanges. Une aubaine pour ce pays qui produit bon an mal an 1,5 Mhl de vins de consommation, dont il exporte 800 000 à 900 000 hl, soit bien plus de la moitié.

L'intégration se fait en pleine période de surproduction. Mais les producteurs n'attendent pas de l'Union qu'elle règle leurs problèmes commerciaux. Le domaine Boyar ne cesse d'investir depuis sa création en 1991, marquée par la construction de la cave la plus moderne d'Europe de l'Est pour 15 millions de dollars américains. Cette année, il passe à la capsule à vis. Il produit 9 millions de cols par an, dont 2,1 millions vendus en 2005 aux consommateurs britanniques entre 2,99 et 4,99 £. Ses deux marques, Domaine Boyar et Blueridge, font partie du top 50 en Grande-Bretagne.
Mais au Royaume-Uni comme aux Pays-Bas, le Nouveau Monde est un réel concurrent pour ces vins bulgares. Tandis que les exportations bulgares vers ces pays chutent, le marché polonais est en croissance. C'est le marché phare de Belvédère avec 15 Mcols vendus par an. Ce groupe français a investi en Bulgarie dans plusieurs caves et produit, grâce à des achats de raisin à 90 %, 250 000 hl annuels de vins, dont 80 % partent à l'exportation. Grâce au programme Sapard, il a planté 400 ha de vignes ces dernières années.
« Nous sommes plein d'espoir à l'idée de faire partie de l'Union europénne , confie Radoslav Radev, directeur général de Vinimpex, ex-monopole d'Etat privatisé en 2003 et racheté par Belvédère. Nous ne nous attendons pas à un boom des exportations, mais à des changements importants pour l'industrie locale. Psychologiquement, cela devrait rassurer les investisseurs. Leur venue devrait créer, pour nous, une saine concurrence. »

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