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archiveXML - 2004

La Corse reste sur sa lancée

La vigne - n°150 - janvier 2004 - page 0

L'île de Beauté continue d'améliorer ses vins. Elle affirme son identité qui repose sur des cépages originaux. Elle mise sur une nouvelle dénomination : VDP des Portes de la Méditerranée. En revanche, elle butte toujours sur le financement collectif de ses actions de promotion.

Sur l'île de Beauté, l'amélioration de la qualité se poursuit. 80 % du vignoble ont déjà été restructurés, surtout au profit des principaux cépages insulaires (nielluciu, sciaccarellu, vermentinu) et continentaux (chardonnay, cabernet-sauvignon...). ' Nous devons continuer ', déclare Yves Leccia, président du Comité intersyndical des vins de Corse (CIV). Dans les chais, les priorités sont la maîtrise du froid et le pressurage pneumatique.
En ce qui concerne la communication, ' nos cépages font notre originalité. Nous souhaitons continuer de nous démarquer par notre typicité ', déclare Bernard Sonnet, directeur du CIV. Pour cela, la région poursuit un travail de sélection et de préservation, par l'intermédiaire du Civam (Centre d'itiniatives et de valorisation de l'agriculture et du milieu rural) corse. ' Nous essayons de réunir un maximum de clones de nos cépages autochtones, pour créer un conservatoire de notre patrimoine ', déclare Gilles Salva, du Civam.
' Notre originalité est reconnue et nos vins plaisent de plus en plus, mais cela ne touche pas tous les produits ', regrette Bernard Sonnet. Si certains VDP corses sont élaborés, comme les AOC, à partir de cépages locaux, d'autres le sont à partir de cépages continentaux. Leur origine insulaire ne leur donne pas d'atout face aux vins équivalents du continent. La filière tend donc à les commercialiser sous la dénomi- nation VDP des Portes de la Méditerranée, où ils rejoignent des volumes importants pour affronter la concurrence internationale.

Les Corses envisagent même une autre dénomination locale de VDP, plus restrictive. Il y a deux ans, il était question de VDP Corsica. L'idée ne s'est pas concrétisée. Les réflexions se poursuivent. ' Si la dénomination île de Beauté est comprise en France, elle est inconnue au Japon, aux Etats-Unis ou au Canada ', explique Bernard Sonnet.
Le problème du CIV, c'est son financement. Son budget se situe entre 450 000 et 500 000 euros/an, mais il ne dispose que de la moitié depuis la suppression des financements européens. La région devrait prendre le relais, mais elle tarde. ' Nous faisons office de Comité interprofessionnel, sans en avoir le statut, explique Bernard Sonnet. Nos moyens étant limités, notre action porte davantage sur notre image générale que sur le consommateur. ' A une action permanente auprès des medias va s'ajouter une présence à Vinisud en 2004. ' Comme lors de Vinexpo, nous aurons un stand collectif et un restaurant pour valoriser l'alliance mets-vin et nous démarquer des autres ', explique Bernard Sonnet.
2004 devrait aussi être l'année de deux études pour le CIV : l'une visera la création d'une véritable interprofession, l'autre un meilleur positionnement des produits.
A l'Union des vignerons de l'île de Beauté, la principale préoccupation pour 2004, c'est de faire face à la faible récolte. Elle est due à la sécheresse, plaide Jean-Marc Venturi, directeur : ' On se demande si le climat se réchauffe vraiment, et s'il faudra modifier la réglementation, notamment pour l'irrigation. Vu notre situation géographique, nous sommes très concernés. '

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