Pari rosé du côtes-de-provence outre-Manche

Leaders des vins rosés en terme de volume produit, avec 80 % de leur récolte vinifiés dans cette couleur, les Côtes de Provence ont fait un triste constat : elles n'arrivent qu'en quatrième position sur le marché britannique. Selon une étude réalisée par le cabinet Ernst and Young, les rosés du Val de Loire sont largement en tête (près de 75 % de parts de marché), devant les clairets de Bordeaux (15 %) et les vins de la Vallée du Rhône (10 %). Petits derniers, les rosés de Provence ne font que 3 % ! Ecrasés par le volume des vins d'Anjou et la bonne valorisation des clairets bordelais, les Côtes de Provence ont bien du mal à trouver leur place outre-Manche. L'interprofession est décidée à faire évoluer les choses : ' Nous voulons nous imposer sur ce marché comme les spécialistes du rosé. Nos concurrents dans cette couleur ont réussi à se positionner comme complément d'une gamme ', explique François Millo, directeur du Comité. Le pari est osé, d'autant que le marché britannique est réputé difficile et que l'export n'est pas le fort de l'appellation. L'an dernier, les marchés extérieurs ont représenté moins de 10 % des volumes commercialisés, soit 65 750 hl. De plus, les principaux clients étrangers sont l'Allemagne, la Suisse et la Belgique qui représentent, à eux trois, plus de la moitié du total exporté, avec 43 240 hl. Comment expliquer alors les visées provençales outre-Manche ? ' L'analyse des chiffres sur la décennie montre que nos trois pays traditionnels sont en perte de vitesse , note-t-on à l'interprofession. A l'inverse, l'enquête stratégique indique un fort potentiel de développement outre-Manche. '
Pour conquérir les Anglais, les Côtes de Provence agissent de concert avec les Coteaux d'Aix et varois. Depuis l'automne, les trois AOC travaillent leur marketing. L'objectif : capitaliser sur la notoriété ' Provence ' et offrir l'image d'un rosé différent (sec), contrairement aux concurrents d'Anjou et du Portugal.