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archiveXML - 2003

Cap 2010 : la filière divisée

La vigne - n°140 - février 2003 - page 0

Ni les vins de pays d'Oc, ni les coopératives ne sont favorables à l'assemblage de vins de cépages de différentes provenances.

Le 7 février, Denis Verdier, président de l'Onivins, transmettait au ministre de l'Agriculture son compte rendu des propositions de la filière pour restaurer sa compétitivité. Ce document, finalisé après de multiples allers-retours entre les différentes organisations professionnelles, dresse un constat de division. Elles sont opposées sur l'idée la plus novatrice faite par le groupe Cap 2010 : celle de créer la nouvelle catégorie des ' vins des pays de France ' que l'on pourrait produire et étiqueter selon les règles internationales (utilisation des copeaux, et indication du cépage et du millésime à partir de 85 % desdits cépage et millésime). Très tôt, le Syndicat des vins de pays d'Oc avait fait savoir qu'il y voyait le danger de se faire dépouiller de la valorisation de ses produits par le négoce. Le 13 février, il tenait même ' un conseil de guerre ' pour rappeler, à Denis Verdier, qu'il fallait que son opposition soit inscrite dans le rapport qu'il préparait pour le ministre. Le 29 janvier, la Confédération des caves coopératives de France (CCVF) apportait son soutien aux vins de pays d'Oc, lors d'une conférence de presse organisée par ses deux vice-présidents. ' Nous ne sommes pas favorables à l'assemblage des variétés sur le territoire national ', avaient-ils déclaré. Denis Verdier, président de cette organisation, n'était pas à la conférence pour préserver un minimum de neutralité.
Les vins de pays d'Oc demandent une libéralisation des pratiques oenologiques et un assouplissement des règles d'étiquetage. Là, c'est la Cnaoc qui voit rouge. Elle estime que l'on ne peut pas jouer ainsi sur les deux tableaux. Selon elle, soit on se revendique d'une origine, soit on mise sur le cépage.

Dans le premier cas, on applique les pratiques et les règles traditionnelles. Dans le second, on peut libéraliser. Mais en aucun cas, on ne peut proposer des vins de cépages se revendiquant d'une origine, tout en appliquant des règles allégées. Malgré ces sujets litigieux, la filière s'est accordée sur plusieurs propositions. ' L'affectation prévisionnelle sur le moyen terme de chaque hectare doit être la règle ', a lu Hervé Gaymard. Il a également découvert des propositions d'organisation au sein de grands bassins de production. Il faudrait créer des interprofessions régionales de vins de pays et les fédérer, de façon ' institutionnellement reconnue ', avec les interprofessions d'appellations d'origine.
Il faudrait, croit-on comprendre dans un paragraphe assez vague, une interprofession nationale des AOC. Il faudrait, enfin, stimuler l'établissement de contrats entre la production et le négoce en créant un accord cadre de branche. Cette fois, c'est le négoce qui se battra pour qu'il comporte le moins de contraintes possibles.

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