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La vis fait ses premiers pas dans le Nouveau Monde

La vigne - n°140 - février 2003 - page 0

En Australie et aux Etats-Unis, le raisonnement est simple : 10 % de défauts est un taux inacceptable pour une industrie. La vis a des atouts pour faire oublier le liège.

En Australie, les déviations de type moisi touchent 8 à 10 % des vins. Ce taux étant jugé inacceptable pour la compétitivité d'une industrie agroalimentaire, certains se sont tournés vers d'autres systèmes de bouchage. Ainsi quatorze domaines de la Clare Valley (Australie méridionale), élaborateurs de riesling haut de gamme, expérimentent la capsule à vis. Cette association leur permet de communiquer plus efficacement auprès de leur clientèle afin de lui faire accepter, sur des produits de qualité, une capsule marquée par une image de ' vins de masse '.
Dans la Barossa Valley et la région de Margaret River, de nombreux producteurs ont fait, eux aussi, le choix de la capsule depuis deux à trois années. Actuellement, seuls les vins blancs aromatiques sont concernés. Les essais menés jusqu'à présent ont été concluants aux yeux des producteurs. Des expérimentations sur vins rouges sont prévues pour les prochaines vendanges.
Malgré tout, personne ne dispose de résultats probants sur le long terme. Certes, ces vins capsulés sont généralement consommés dans les douze à dix-huit mois suivant les vendanges. Mais que se passerait-il s'ils étaient gardés en cave quelques années de plus ? Certains affichent un optimisme résolu, avançant des gardes possibles jusqu'à vingt ans, mais sans avoir d'autre preuve que leur intime conviction...

Aux Etats-Unis, on a franchi le pas sur les vins rouges de garde. La vis a connu un véritable boom ces dernières années, encore accru par les résultats de l'étude de l'Awri. Le Californien Plumpjack conditionne ainsi la moitié de sa cuvée limitée Cabernet-Sauvignon Reserve (150 $/col) depuis le millésime 1997 ; l'évolution semble comparable à celle des bouteilles bouchées par du liège. Downing Family Vineyards (DFV, Napa Valley) aussi a pris ce virage sur un zinfandel rouge premium (35 $/col) : ' En 2000, nous en avons capsulé 25 %. Nous étions pratiquement en rupture dès la mise sur le marché ', précise Jamie Winkelman, de DFV.
Le passage à la capsule nécessite d'adapter l'outil d'embouteillage. Les coûts seront d'autant plus lourds que la structure est petite. Pour une entreprise produisant 2 000 à 3 000 hl, l'investissement se monterait à 213 000 euros, soit dix fois plus qu'une chaîne d'embouteillage classique. Mais la différence de coût entre une capsule (0,10 à 0,12 euros) et un bouchon liège (de 0,27 à 0,70 euros) est telle que l'investissement semble rapidement rentabilisable.

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