ImprimerLes vendanges 2002 à Tokaj (Hongrie) se sont faites en deux étapes. La précocité, plus importante qu'en 2000, laissait présager une belle récolte, mais la pluie a tout gâché.
Ceux qui ont ramassé de bonne heure ont pu faire de très jolis vins, avec des grains aszu (confits sous l'effet de la pourriture noble ou du passerillage), passerillés de très grande qualité, mais peu botrytisés à cause du temps sec (style 1993, 1999). Puis, le mauvais temps s'est acharné sur la région. Les premières pluies sont tombées courant octobre, et il n'a plus cessé de pleuvoir jusqu'en novembre. Les raisins se sont gorgés d'eau, la pourriture grise s'est installée sur la deuxième génération d 'aszu. Fin octobre, des parcelles entières étaient dans un piteux état, avec des raisins abîmés, au degré faible. Les oiseaux ont fait le reste en emportant une partie de la récolte.
' C'est comme s'il s'agissait de deux millésimes différents ... ', fait remarquer Andras Egyedi, responsable de l'Union des grands crus de Tokaj. Voire trois, car certains ont récolté à la fin novembre. Pour les petits producteurs, 2002 est une catastrophe. Ils vendent leur récolte à la ferme d'Etat. Or, celle-ci n'avait pas encore ouvert ses chais lorsque le temps s'est dégradé. Seuls quelques domaines indépendants, vinifiant leur propre récolte, avaient commencé les vendanges. Du fait de la dégradation de l'état sanitaire, l'Etat hongrois a très fortement réduit ses achats. Il y a consacré 500 millions de forint (environ 2 millions d'euros) cette année, contre 2,5 milliards de forint en 2001, et 1,5 milliard en 2000. Les petits cultivateurs en sont pour leurs frais.