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archiveXML - 2002

Dix ans de déclin alsacien outre-Rhin

La vigne - n°137 - novembre 2002 - page 0

Marché d'exportation leader des vins d'Alsace pendant plusieurs décennies, l'Allemagne a été détrônée en 1999, par les Pays-Bas, puis par la Belgique. Aujourd'hui, cette destination est la troisième en volume et en valeur. Depuis une dizaine d'années, le déclin est constant. Dernier en date, 2001 qui a accusé un nouveau recul de 8 % en valeur et de 10 % en volume à 51 000 hl (sauf crémant).
Au début des années 90, plus de 180 000 hl partaient outre-Rhin ! Seule éclaircie : le prix moyen des vins alsaciens repartirait à la hausse sur les sept premiers mois 2002. La tendance doit cependant être confirmée, car certains craignent que l'augmentation soit le fait du mécanisme d'arrondi provoqué par le passage à l'euro.
La déconfiture alsacienne n'est qu'une des facettes des difficultés de nos vins outre-Rhin. Pour reprendre l'analyse des experts du CFCE, les blancs souffrent plus que les rouges, et les AOC plus que l'ensemble des vins de table et de pays. ' Le marché allemand est devenu un marché de mode. Or, aujourd'hui, la vogue est au Nouveau Monde ', reconnaît Eric Morin, responsable export du marché allemand à la cave d'Obernai (Bas-Rhin).
Au contraire du reste de la région, cette coopérative a progressé au cours des cinq dernières années. ' Nous avons délaissé le marché des produits à moins de 5 euros prix consommateur. Nous proposons des vins à nos grossistes à 4 euros, soit autour de 9 euros prix public. Les Allemands aiment bien les vins médaillés ou sélectionnés. Aussi, au moins une fois par trimestre, nous présentons nos produits aux tests de dégustation réalisés par le magazine professionnel Weinwirtschaft ', dit Eric Morin.
Les entreprises qui s'en sortent le moins bien sur ce marché expriment leur inquiétude vis-à-vis du vieillissement de leur cible phare. ' Nos consommateurs sont dans la classe des 45 ans et plus. Il va nous falloir conquérir la nouvelle génération ', analyse un négociant. Conscient des enjeux, le comité interprofessionnel prévoit, pour 2003, une augmentation conséquente du budget de communication (+ 118 % !), consacré à l'Allemagne, avec 400 000 euros.

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