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La maturité se fait attendre

La vigne - n°135 - septembre 2002 - page 0

Les orages de cette fin d'été ont remis en question la date de début des vendanges. Des parcelles ont été récoltées dans l'urgence.

Il y a eu un ' avant les pluies ' et un ' après les pluies '. La situation a été entièrement changée par la série d'orages et de précipitations qui a touché les vignobles à la fin du mois d'août et début septembre. Souvent, cela se traduisait pour un même cépage en un suivi plus méticuleux et fréquent de la maturation pour envisager sa cueillette au meilleur moment.
Le millésime était plutôt précoce. Jusqu'aux pluies. Elles ont eu des conséquences variables selon les secteurs et la précocité des parcelles. Les raisins proches de la maturité, ayant des pellicules plus sensibles aux champignons, risquaient de pourrir. Les plus tardifs, eux, étaient moins menacés.
Dans le Roussillon, les pluies ont précipité la récolte des raisins de chardonnay et de sauvignon destinés aux vins de pays, alors qu'ils n'avaient pas encore pleinement atteint leur maturité. Ces pluies ont aussi retardé la maturation : on compte entre sept et dix jours de retard par rapport à une année moyenne dans le Roussillon. La récolte des muscats à petits grains a tout de même débuté fin août dans les parcelles en plaine. Les pluies du mois d'août devraient au moins être bénéfiques aux cépages les plus tardifs, qui apprécieront l'apport d'eau. Dans la vallée du Rhône, ces pluies ont fait gonfler les baies, mais la récolte reste moindre qu'à l'habitude. La date des vendanges est aussi retardée : on estime que le millésime sera en retard de quatre à cinq jours par rapport à 2001.
Dans des régions plus septentrionales, les précipitations ont remis en question la date de début des vendanges. Dans le Muscadet, les suivis de maturation débutaient à la fin du mois d'août. Le retard estimé était de l'ordre d'une semaine par rapport à l'an passé. Au même moment, en Côte-d'Or, la vigne était en avance d'une semaine par rapport à la moyenne. Mais les pluies ont ralenti la maturation des raisins. Les vendanges devaient débuter aux alentours du 13 au 16 septembre. Le ban de vendanges a été fixé au 7 septembre dans le Beaujolais, où la maturation s'est ralentie depuis le 19 août.
Dans le Bordelais, les températures basses, associées à un faible ensoleillement, ont rallongé la période de véraison. Elle a même parfois été bloquée, les températures journalières avoisinant 15° C. A Bordeaux, suite à la coulure de ce printemps, l'éclaircissage a dû être très méticuleusement réalisé pour homogénéiser la maturation des baies.
Sur le pourtour méditerranéen, les températures faibles du mois de juillet n'ont pas retardé la maturation. En revanche, elle a tendance à se décaler d'une parcelle à l'autre, tout en restant assez homogène entre les ceps. Il est donc fortement recommandé d'intensifier les contrôles de maturité, et de souvent prévoir plusieurs périodes de récolte pour un même cépage.

En Provence, alors qu'on craignait les conséquences d'un stress hydrique, de nombreux orages se sont abattus sur les vignes. Le 14 juillet, c'est le golfe de Saint-Tropez qui a été sinistré : les ruisseaux ont débordé dans les vignes, en laissant des débris végétaux dans les palissages et en arrachant des plantiers. Un orage de grêle a entièrement anéanti la récolte sur certaines parcelles. Fin août, des orages à Sainte-Anne-du-Castellet et à Bandol ont entraîné des coulées de boue et des glissements de terrain. ' Les vignes du Var ont souffert mais à des degrés différents, explique Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture. L'ensemble subit les conséquences indirectes de ces pluies : les pourritures grise et acide menacent le raisin. Plus de 200 ha souffrent des dégâts directs de la grêle. '
En Champagne, une contrainte hydrique a induit une pousse moins importante qu'à la normale. Les rognages ont été moins nombreux cet été. Fin juillet, avec de fortes chaleurs, les baies ont parfois été victimes de grillage et d'échaudage. ' Cela était spectaculaire sur le moment, mais les raisins atteints sont vite tombés, en laissant de la place aux autres baies ', explique Laurent Panigaï, à l'interprofession champenoise.

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