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Les ordinateurs de poche débarquent dans les vignes

La vigne - n°133 - juin 2002 - page 0

Plusieurs sociétés d'informatique ont conçu des logiciels pour ordinateurs de poche. Sur ces calepins électroniques, on peut noter ses observations ou ses interventions au vignoble ou au chai.

Avec l'arrivée des assistants personnels (ou PDA, personal digital assistant), le bon vieux carnet à spirales a du souci à se faire. Utiles et pratiques, ces petites merveilles technologiques cumulent les fonctions de répertoire d'adresses, d'agenda, de bloc-notes et de calculatrice. Mais ils rendent bien d'autres services depuis que des sociétés d'informatique ont créé des applications viticoles. Ils se connectent à un ordinateur de bureau et échangent avec lui des informations. On peut importer des données dans l'assistant pour les avoir à disposition sur le terrain. Dans le sens inverse, les saisies faites au champ ou à la cave sont transférées vers un poste fixe pour y être classées, analysées et sauvegardées.
Dans les domaines viticoles et oenologiques, le marché est en pleine éclosion. Isagri (Beauvais, Oise) propose l'Agri-Pocket. Il s'agit d'un appareil de marque Compaq qui permet au vigneron de saisir les interventions culturales (taille, traitements phytos) et les équipes qui les ont réalisées. Ces données peuvent ensuite être transmises vers Isavignoble et Isacuve, des logiciels pour ordinateurs de bureau. En option, l'Agri-Pocket reçoit un GPS. On peut alors noter un emplacement, effectuer des relevés parcellaires et mesurer des distances ou des surfaces.

CDER Informatique (Châlons-en-Champagne, Marne) offrira ce service à partir de cet été. Dans l'immédiat, cette société fournit deux applications. L'une est liée à Vitimap, lui-même destiné à la gestion parcellaire des exploitations ; l'autre est associée à Viticoteaux pour un suivi multiexploitations ou multivignobles par des techniciens de coopératives, de grands domaines ou de négoces. Ces deux logiciels tournent sur des Palm. En juin, la société les proposera en version Pocket PC.
Pac Informatique (Dizy, Marne) a conçu deux logiciels, l'un est utilisé dans les vignes, l'autre dans les chais. Avec le premier, on enregistre l'évolution des maladies ou des ravageurs, puis on transfère ces notations dans Pac Vignoble. Avec le second, on note, par exemple, la densité et la température d'une cuve, puis on les envoie vers Pac Cuverie.
VOE Développement (Beaulieu, Hérault) est plus axée sur les applications vinicoles. Depuis 1998, cette jeune entreprise languedocienne propose des logiciels de gestion des vinifications, avec des modules pour le parcellaire, le personnel, les stocks et les travaux de cave. Ses clients sont surtout des caves coopératives. ' Le Pocket PC fait gagner beaucoup de temps pour les inventaires de cave ', constate Stéphane Sorroche, le gérant.
La Graine Informatique (Beaucouzé, Maine-et-Loire) dirige ses efforts sur la communication entre le Pocket PC et l'ordinateur de bureau. Il s'agit de permettre au vigneron, dans sa cave ou dans ses vignes, de consulter en temps réel les données enregistrées dans Vinistoria depuis un PDA. Devant chaque cuve, il pourra consulter les courbes de fermentation, les résultats des analyses effectuées et l'historique des différentes interventions. La liaison en temps réel avec l'ordinateur de bureau se fera par l'intermédiaire du réseau téléphonique GPRS.

D'autres sociétés ont créé leurs logiciels pour des matériels plus robustes que les PDA, car ces derniers apprécient les costumes, mais pas les combinaisons de travail. Les anecdotes fleurissent au sujet de Palm ou de Pocket PC tombés ou écrasés. Pour éviter ces déconvenues, Brora (Châlons-en- Champagne, Marne) a retenu le Psion Workabout. A la différence d'un PDA, cet ordinateur de poche supporte les chocs et l'humidité. Il présente une multitude de touches pour la saisie des informations. Il n'y a pas de stylet. L'utilisateur y consigne ses observations (maladies, ravageurs, mauvaises herbes), enregistre les stades phénologiques, note le nombre et le poids moyen des grappes pour estimer son rendement. De retour au bureau, il transmet ces informations à Crystal Viti, un logiciel de traçabilité édité par Veiltec (Pissos, Landes). Brora prépare une application pour effectuer des notations dans la cave.

Les clients de Digeteca (Mérignac, Gironde) peuvent choisir de travailler avec un PDA ou avec un appareil de marque Husky, robuste et résistant aux chocs. Les applications correspondantes fonctionnent en liaison avec Vitiviniteca, un logiciel de gestion technique de la parcelle à la bouteille. A la vigne, elles servent à noter des données relatives à la pression parasitaire ou au rendement, et à enregistrer les travaux au quotidien. Il existe aussi une application pour les chais.
A la différence des sociétés précédentes, Actions Terrain (Saint-Julia, Haute-Garonne) s'adresse aux techniciens. Depuis trois ans, elle développe Champ d'action vigne, un logiciel de traçabilité. Il est utilisé par Gascogne vigne, une coopérative d'approvisionnement. Ses techniciens font appliquer un cahier des charges de viticulture raisonnée aux vignerons des Producteurs de Plaimont, un groupement de coopératives vinicoles du Gers. Sur le terrain, ils utilisent des Pocket PC. ' Ce sont des outils maniables. Toutes les informations concernant l'unité culturale sont saisies et on s'en sert pour les plans de contrôle correspondant au cahier des charges viticulture raisonnée contrôlée ', explique Michel Lanati, de Gascogne Vigne.
Malgré les atouts des assistants personnels, Pac Informatique estime qu'ils ne sont qu'un pis-aller. Pour cette société, l'idéal est d'acquérir automatiquement les informations. ' En travaillant directement sur les protocoles d'échange entre les matériels de laboratoire, les balances ou encore les stations météo, nous faisons mieux que simplifier la saisie, nous l'éliminons ! L'enjeu est double. D'une part, il s'agit de faciliter et d'accélérer le travail quotidien et, d'autre part, de fiabiliser les informations ', explique Renaud Sounalet, oenologue et commercial.


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