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Mildiou discret et oïdium menaçant

La vigne - n°133 - juin 2002 - page 0

Début juin, on ne trouvait que peu de taches de mildiou dans le vignoble.

Le mildiou est sorti péniblement de l'hiver. Au printemps, il a dû se contenter de pluies froides. Début juin, il n'avait pas réussi à contaminer plus de quelques feuilles. Même en Charentes, l'une des régions les plus exposées, il était faiblement virulent. ' Les premières taches sont apparues les 13 et 14 mai, explique Patrice Rétaud, de la Protection des végétaux de Cognac. On les a trouvées sur deux parcelles seulement. Les 18 et 20 mai, il y a une seconde sortie, repérée sur une vingtaine de parcelles. ' Le 3 juin, la troisième vague de mildiou tachait quelques feuilles.
En Côte-d'Or, les premières pluies contaminatrices sont tombées le 12 mai. Elles n'ont donné naissance qu'à un seul foyer primaire, découvert dix jours plus tard dans une parcelle implantée en terrain lourd. La seconde attaque fut tout aussi insignifiante. Elle a démarré avec les averses de la Pentecôte. Début juin, elle débouchait sur des apparitions de taches de faible importance. Au même moment, les vignobles du Midi et de l'ouest de la France étaient tout aussi épargnés.
Seules quelques parcelles de Champagne étaient sous la menace d'une forte pression de mildiou. Les unes se trouvent près de Vitry-le-François (Marne), les autres sur la côte des Bars (Aube). Elles ont été copieusement arrosées pendant la Pentecôte. Les foyers primaires y ont été nombreux, le mildiou possèdant un extraordinaire pouvoir de multiplication dès lors que les conditions lui sont favorables.
Dans les régions septentrionales, on soupçonnait l'oïdium d'être bien plus en forme. Début juin, il était encore trop tôt pour qu'il s'exprime sur la vigne, même en l'absence de tout traitement. En revanche, il avait déjà infesté d'autres cultures ainsi que les chênes des forêts. Certains en déduisaient qu'il fallait s'attendre à le voir surgir de la même manière sur la vigne. D'autres estimaient, au contraire, qu'il n'y avait aucun lien entre les attaques dont sont victimes les différentes espèces végétales.

Dans le Midi, la maladie avait déjà sévi sur le carignan. En début de saison, elle avait provoqué de nombreux drapeaux difficiles à réduire. De plus, le mycélium présent sur les pousses s'était attaqué à des grappes dès leur nouaison. De l'avis général, ces repiquages étaient intervenus plus tôt que d'habitude. Mais la question de savoir s'ils ont été plus nombreux reste débattue. Et sont-ils le signe d'une grave menace pour la récolte ? Voilà une seconde question à laquelle les réponses divergent. Les uns rappelent qu'il existe deux oïdiums. Celui qui s'attaque aux pousses du carignan et de quelques autres cépages est tout juste capable de sauter jusqu'aux grappes du pied qu'il infeste déjà. Il a bien du mal à contaminer les ceps voisins. L'autre oïdium, celui qui anéantit des récoltes, voyage librement, mais se manifeste tardivement. En raison de son potentiel de destruction, tous recherchent des signes avant-coureurs de sa virulence. La fréquence des drapeaux en est-elle un ? La Protection des végétaux affirme que non. Des distributeurs sont d'avis contraire. Début juin, ils prévoyaient que les recours au permanganate allaient être nombreux. Ils ont encouragé leurs clients à doper leurs programme en glissant, à une ou deux reprises, un soufre entre deux antioïdums de synthèse.

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