ImprimerLe premier vol de cochylis est important dans plusieurs vignobles. On dénombre, par exemple, jusqu'à cent cochylis par piège en Charente. En revanche, l'eudémis se fait plus discrète.
En Charente, on a compté plus de cent cochylis par piège la journée la plus chaude du mois, le 25 avril. En revanche, l'eudémis y est moins présente. Des niveaux importants de capture ont été répertoriés dans plusieurs secteurs de Savoie, de Touraine et du Centre. Le refroidissement de la mi-avril a ralenti les vols de papillons, comme dans le Centre. Les piégeages ont redémarré significativement à partir du 20 avril à Bordeaux. Les températures froides de la mi-avril ont été défavorables au développement des oeufs. Les larves étaient attendues pour la première quinzaine de mai.
En Bourgogne, le vol de cochylis a été soutenu à la fin du mois d'avril. L'activité de ponte s'est aussi intensifiée : des dépôts d'oeufs ponctuellement importants ont été observés : ' Jusqu'à un oeuf par grappe dans les sites sensibles du Beaujolais, de la côte chalonnaise et de la Côte-d'Or ', d'après les services de la Protection des végétaux. En Champagne, les pontes ont débuté avec plus d'une semaine d'avance, fin avril. Elles se sont concentrées sur les parcelles dont le développement des inflorescences était bien avancé.
La confusion sexuelle opère sur presque 16 000 ha de vignoble d'après BASF, l'unique firme proposant des phéromones. La Champagne représente 45 % de cette surface, la Bourgogne 15 %, Le Bordelais 13 % et le Beaujolais 8 %. La confusion sexuelle est parfois en régression dans les régions où de faibles surfaces sont équipées. C'est le cas des parcelles de vignes dispersées comme dans le Val de Loire. ' Malgré leur intérêt pour les Rak, les vignerons s'aperçoivent de la difficulté de former des îlots de vignoble où installer des diffuseurs de phéromones ', observe Vincent Billon, de BASF. La nécessité de s'organiser entre voisins est primordiale. Quelques différents peuvent freiner cette collaboration. ' Ceux qui refusent cette technique obligent leurs voisins à contribuer un peu plus au coût des diffuseurs , regrette Jean Schwach, conseiller à la chambre d'agriculture du Haut-Rhin. Les responsables de syndicats sont parfois découragés de devoir prospecter auprès des vignerons pour qu'ils adhèrent au mouvement . ' Des vignerons abandonnent cette technique car ils ' la trouvent trop onéreuse, surtout lorsqu'il faut repasser derrière chimiquement ', indique un conseiller. Mais, chez BASF, on insiste sur le fait que la première année, et en cas de forte pression, un complément chimique est indispensable.
La mise en place de la confusion sexuelle pose parfois aussi des problèmes pratiques. Les vignerons de Vertus (Marne), dans la côte des blancs, ont eu la désagréable surprise de ne pas pouvoir être approvisionnés en Rak. Plus de 500 ha de vignes sont concernés. La commande est parvenue trop tardivement à la firme. ' Il vaut mieux effectuer la commande des capsules trois mois avant leur pose, c'est-à-dire pendant la période creuse de décembre-janvier ', explique Vincent Billon.