ImprimerDes stocks du millésime 2000 invendus pèsent sur les cours et le marché souffre d'une baisse globale d'activité de 7 %.
Les responsables professionnels bourguignons sont inquiets. Leurs appellations régionales, et surtout les rouges, traversent une passe difficile. ' Il resterait entre 20 000 et 30 000 hl du millésime 2000 de bourgogne rouge générique sur le marché ', déclare Hubert Camus, président de l'interprofession. Certains parlent de crise. ' Les difficultés du Beaujolais finissent par peser sur nos ventes ', affirme un responsable de coopérative, faisant ainsi référence à la possibilité offerte aux crus du Beaujolais de se replier conjoncturellement en bourgogne rouge. ' Je suis très inquiet concernant la survie de certaines exploitations', affirme Gilbert Vincent, président de la fédération viticole de Saône-et-Loire. Les producteurs qui ne font que des régionales sont frappés de plein fouet. ' Surtout s'ils se sont privés d'un accès au marché en travaillant seulement avec le négoce ', confie un observateur.
Plus que le recul des cours, c'est surtout l'atonie du marché qui inquiète (- 7 % à neuf mois de campagne). Plusieurs secteurs touchés par des mauvaises conditions climatiques lors des vendanges 2000 restent avec des lots d'invendus. Les courtiers citent les Maranges, le Couchois et la Vallée des Vaux. Ces stocks pèsent sur un marché dont la dégradation s'accélère. Certains vignerons se demandent comment ils vont faire pour rentrer les prochaines vendanges. Pour enrayer la mauvaise spirale, l'interprofession se réunit en conseil spécifique ce 22 mai et espère proposer des ' mesures sociales ' pour les exploitations dans le besoin.
Même si, pour l'instant, tous les regards sont rivés sur le marché des régionales rouges, plusieurs analystes s'inquiètent d'éventuels débordements vers le milieu de la pyramide bourguignonne. Fin mars, l'indice tous vins, calculé par l'interprofession sur 64 AOC, est en baisse de 2,2 % par rapport au mois de mars 2000. Les vins blancs (- 1,2 %) résistent mieux que les rouges (- 3,6 %). L'indice des appellations régionales est inférieur de 5,4 %, tandis que celui des communales ne fléchit que de 0,7 %.