Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2002

Année II du recul

La vigne - n°130 - mars 2002 - page 0

Pour la deuxième année consécutive, le bilan de nos exportations est en recul en valeur. En revanche, le volume des vins s'est redressé.

Le 28 février, Bertrand Devillard, négociant bourguignon et président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (Fevs), présentait le bilan 2001 des exportations françaises. ' Nous sommes à la peine, mais pas à genoux ', a-t-il déclaré pour résumer la situation. En effet, les chiffres sont globalement négatifs, sans être alarmistes.
Sur l'année 2001, nos exportations de vins et spiritueux atteignent 7,3 milliards d'euros (47,88 mdF), soit - 2,1 % par rapport à 2000. C'est la deuxième année consécutive où cette évolution en valeur est négative (- 0,4 % entre 2000 et 1999), après six ans de croissance. C'est surtout la Champagne qui plombe ce résultat (- 12 %), suivie du Beaujolais (- 9,2 %) et du Bordelais (- 3,6 %). En revanche, la Bourgogne (+ 4,4 %), la vallée du Rhône (+ 3,5 %), le Val de Loire (+ 3,4 %), les AOC du Languedoc-Roussillon (+ 2,5 %), et même les vins de table et de pays (+ 6,5 %) sont en croissance sur 2000, année I du retour de bâton.
Rappelons que notre filière des vins et spiritueux, qui représente 20 % du chiffre d'affaires de l'agroalimentaire hexagonal, totalise 83 % de son excédent commercial.
Même si, comme le souligne le président Devillard, ' nous faisons les bilans de nos entreprises avec des centimes et non des centilitres ', l'évolution en volume est également significative. Et là, c'est un bon point puisque la France a exporté 15,5 Mhl de vin l'an dernier, soit + 6 % sur 2000. On retrouve ainsi un niveau tout proche des belles années de 1997 à 1999, alors que 2000 avait marqué un vrai décrochage avec 14,6 Mhl. Pour les spiritueux, ce décrochage est brutal, à - 10,8 %, même si le cognac et l'armagnac résistent, respectivement à - 1,7 et - 2,5 %.
Au niveau des marchés, la bonne nouvelle est le redressement du Royaume-Uni (+ 8,2 % en valeur) qui cristallise à lui seul la recrudescence de la concurrence mondiale. ' C'est un marché en croissance pour le vin. L'année 2000 a été anormalement mauvaise pour la France, la situation s'est régularisée. Les prix de nos vins ont été réajustés à la baisse et notre agressivité a été plus grande ', analyse-t-on.
Les Etats-Unis demeurent notre premier client, mais le retournement de conjoncture économique amène une évolution négative de 2,7 %. C'est le marché où le prix moyen de la bouteille est le plus élevé au monde. ' Les événements de septembre nous ont porté préjudice ', commente Bruno Paillard, président des champagnes du même nom. Mais le phénomène ' 11 septembre ' a été circonscrit à ce pays. En revanche, la France peine beaucoup en Belgique, aux Pays-bas et en Allemagne. On comprend mieux que nos campagnes publicitaires se recentrent maintenant sur tous ces marchés historiques.

Face à ces résultats, les responsables de la Fevs ont exposé leur stratégie pour améliorer la compétivité de l'offre française. Une pierre à l'édifice qu'est en train de construire le groupe de travail de Jacques Berthomeau, qui doit remettre son rapport fin mars. Sans surprise, on demande davantage de liberté pour les vins de table et de pays. Sur le front des pratiques oenologiques, l'utilisation des copeaux notamment ; sur la ' règle des 85 % ', ne pas être obligé d'avoir 100 % du cépage ou du millésime annoncé sur la bouteille, comme c'est le cas aujourd'hui en France, alors que souvent, nos concurrents se permettent 85 %. Concernant les AOC, la Fevs ne demande plus des appellations à deux vitesses : le haut de gamme restant avec des règles strictes, les génériques ayant les mêmes règles que les VDT et VDP. ' Il y a consensus pour ne pas toucher aux AOC sur ce point. '

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :