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Des professionnels plus impliqués dans la gestion de leurs AOC

La vigne - n°129 - février 2002 - page 0

La réforme des examens analytiques et gustatifs de l'agrément est lancée. La partie concernant les conditions de production se prépare. Tout repose sur une plus forte implication des professionnels.

L'agrément vient sanctionner à la fois le respect des conditions de production de l'AOC revendiquée et la conformité aux examens analytiques et organoleptiques ', rappelle-t-on à l'Inao. C'est pourquoi la réforme globale du système d'agrément des AOC concerne le contrôle du vignoble et celui du produit. Le 9 décembre dernier paraissait au Journal officiel le décret relatif aux examens analytiques et organoleptiques des vins d'AOC. Il remplace le précédent décret datant de 1974. Un arrêté, paru également le 9 décembre, précise les règles de procédure pour les vins tranquilles. Deuxième volet de la réforme des agréments, le contrôle des conditions de production sera inclus dans le décret relatif aux rendements des vignobles AOC, actuellement en discussion en comité national de l'Inao.
La réforme de la partie ' analyse et dégustation ' poursuit comme premier objectif, l'harmonisation des procédures d'agrément dans les différentes AOC. Pour les bons élèves, la réforme entraîne peu, voire pas de changement. Pour les ' cancres ' qui avaient pris, au fil du temps, beaucoup de libertés avec le décret de 1974, le chemin de la mise aux normes est plus long.

' Face à la pression des acheteurs et de la presse grand public, tant en France qu'à l'étranger, il fallait redonner plus de crédibilité à l'agrément ', reconnaît un vigneron. Un autre élément a donné un coup d'accélérateur à la réforme : la multiplication des actions en justice. En effet, plusieurs producteurs ont réussi à faire annuler des refus d'agrément, créant ainsi une jurisprudence. ' Ils n'ont pas gagné sur le fond car il ne s'agissait pas de rejuger la qualité du vin incriminé. Mais leurs avocats ont pu mettre en avant des vices de forme liés à la non-application à la lettre des dispositions du texte de 1974 , explique-t-on à l'Inao. Il devenait donc urgent de remettre les textes et les pratiques en adéquation. ' Les nouvelles règles n'ont pas été imaginées dans des bureaux parisiens, pour être ensuite imposées sans discernement sur le terrain. Elles s'inspirent de ce qui existe déjà dans les appellations les plus innovantes. ' Le décret et l'arrêté donnent un cadre national. Avec les règlements intérieurs, nous définirons certaines modalités d'application en tenant compte de nos spécificités régionales. La bonne marche du système dépend donc de l'implication des vignerons et des syndicats qui les représentent. Ils doivent s'approprier ces textes qui leur donnent tous les outils nécessaires à la protection des marques collectives que sont les AOC ', estime un responsable professionnel. On peut cependant se demander pourquoi les textes de 2001 seraient mieux appliqués que ne l'ont été ceux de 1974. ' Le contexte est différent, considère un agent de l'Inao. Les vignerons d'aujourd'hui ont compris qu'il était dans leur intérêt de se désolidariser de ceux qui, en travaillant mal, plombent l'image de leur AOC. ' Un objectif globalement bien perçu par les professionnels qui s'inquiètent cependant de l'alourdissement des procédures et du risque de multiplication des contrôles.










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