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125 MF pour une reconversion boudée

La vigne - n°123 - juillet 2001 - page 0

Présentée en grande fanfare comme une réponse possible à la crise de la région cognaçaise, la reconversion du vignoble des Charente et Charente-Maritime en vin de pays ou en pineau n'emballe pas les vignerons. Ils sont au maximum 8 %, soit 800 viticulteurs de la région à avoir adhéré et participé aux réunions d'informations tenues cette année sur ce sujet. Ceux qui sont venus étaient en fait déjà sensibilisés à la démarche. ' Ce sont tellement des exceptions qu'ils ont besoin d'être réconfortés ', explique Danielle Bellivier, en charge de l'opération. Par ailleurs, elle estime que ' les mentalités évolueront par la force de l'exemple '. Sous-entendu la réussite. Il existe déjà quelques fleurons de cette reconversion qui peuvent donner à réfléchir.Par exemple, Pascal Gonthier, vigneron à Saint-Amand-de-Nouère, écoule entièrement sa production régionalement, dans un rayon maximal de 44 km, au tarif départ propriété de 24 F le col (ou 14 F hors taxes pour un caviste). Henri Geffard, un vieux routier du vin de pays, a diversifié il y a déjà vingt ans ' pour garder les enfants sur l'exploitation et pour augmenter la gamme '. Avec succès, car il accomplit l'exploit de réaliser une marge brute de 100 000 F sur l'hectare de vin de pays qu'il a implanté en cépage rouge. Il estime gagner trois fois plus en faisant du vin qui se vend rapidement, contrairement au cognac, et qui est moins taxé. La cave de Saint-Sornin n'est pas en reste ; elle manque cruellement de vin de pays de qualité et a les plus grandes difficultés à s'approvisionner. Paradoxal, lorsqu'on connaît les difficultés de la région. Mais il n'est pas facile non plus pour les vignerons de lâcher cette fierté presque héréditaire à participer à la fabrication du cognac, produit de luxe, qui confine parfois à l'arrogance la plus outrageuse et à une certaine facilité. Début juin 2001, 1 000 ha donnent du vin de pays ou du pineau. Il reste 4 000 ha à convertir pour atteindre, en 2006, l'objectif de 10 % du vignoble concerné, avec une production de 400 000 hl, contre 90 000 hl aujourd'hui. ' Ne pas dépendre à 100 % du cognac est une règle saine de gestion économique, et c'est tout l'enjeu de la diversification ', indique Michel Pelletier, le président du comité de promotion des VDP charentais. Mais ne va-t-on pas simplement changer de crise, passer de celle du cognac à celle de vin de pays, s'interrogent quelques réfractaires ? En réponse, le comité met en avant un budget de communication de 1 MF par an. Sa priorité est de développer la promotion de base du produit en intégrant les marques collectives et commerciales, d'abord et pendant trois ans sur la région, ' car il existe un véritable potentiel à conquérir '. Les aides atteignent 125 MF sur cinq ans, dont 50 MF fournis par l'Etat, 75 MF par la région et les départements, hors contrats territoriaux d'exploitation (4 000 F) et les dotations aux jeunes agriculteurs (8 000 F). Elles ne sont toutefois pas encore ventilées. Les aides au ré-encépagement sont fixées à 42 000 F/ha. Les plantations doivent être effectuées au moins à 4 000 pieds par hectare.

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