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Remontage, des outils doux et pratiques

La vigne - n°123 - juillet 2001 - page 0

Une fois le chapeau de marc constitué, le Turbopigeur remonte les moûts en libérant l'utilisateur de toute surveillance. Par ailleurs, de nouvelles pompes transportent sans difficulté les jus chargés de baies et de pépins.

Au domaine Saint-Jean-de-Conques, à Quarante (Hérault), François Boussagol a supprimé les remontages à la pompe. Pour arroser ses marcs, il se sert du Turbopigeur de la Socma, à Narbonne (Aude). Il plante l'appareil dans le chapeau et le programme pour fonctionner de 15 à 20 min. ' Pendant ce temps, je peux réceptionner la vendange, indique-t-il. J'économise une personne en cave. Je vinifie seul 3 500 hl. 'Le Turbopigeur n'a besoin d'aucune surveillance et ne se raccorde à aucun tuyau. Il se présente sous la forme d'un tube métallique. A sa base, un moteur entraîne une hélice qui remonte le moût à un débit de 670 hl/h et l'amène à se déverser en rond. La Socma propose diverses options, que ce soit pour apporter de l'oxygène aux levures, ou pour concentrer le flot en un endroit précis. Elle vend sa machine entre 25 000 et 30 000 F HT. Devant le succès qu'elle a remporté, plusieurs constructeurs ont imaginé des modèles concurrents. Le dernier en date est l'Autopigeur d'Egretier, à Narbonne (Aude). Lui aussi se plante dans le chapeau, mais il refoule le jus dans le marc et non au-dessus, ce qui conduit à une meilleure dispersion, selon le fabricant. La mise au point s'est achevée l'an dernier. Cet appareil doit encore faire les preuves de ses aptitudes oenologiques. François Boussagol estime que le sien effectue ' un aussi bon boulot qu'un remontage classique '. D'autres utilisateurs partagent cet avis. A volume remonté égal, la puissance d'extraction du Turbopigeur est comparable à celle d'une pompe. En revanche, il la surclasse par sa simplicité de maniement. Il autorise ainsi des remontages plus fréquents. Mais pour s'en servir, il faut attendre que le chapeau soit constitué. Avant que ce ne soit le cas, il aspire des baies, ce qui le bloque immédiatement. Le constructeur explique qu'à bas régime, on évite ce problème. Certains utilisateurs le contestent. Soit ils ne font que de très brefs remontages précoces, soit ils continuent de pomper après l'encuvage. Dans ce second cas, ils peuvent se tourner vers un modèle capable de remonter sans broncher les moûts chargés de peaux et de pépins. Les plus récents ont une turbine à vis. Ils sont apparus voilà deux ans, les uns chez Lassoudry, à Lisses (Essonne), importateur en France des ZCD de l'italien Technicapompes ; les autres chez Inoxpa, à Chaponnay (Rhône) où ils portent le nom de RV. Le rotor est un cône qui supporte une vis sans fin. ' Elle transporte les graines sans les dilacérer ', note un vigneron qui a testé une ZCD. Il n'a jamais eu à la déboucher alors qu'il n'a pas posé de filtre à la sortie de ses cuves. FRC (Fluide et régulation du centre), à Bordeaux (Gironde), les distribue sur le marché vinicole et annonce 9 000 F HT pour une pompe montée sur un chariot et débitant 150 hl/h. Chez Inoxpa, on démarre à 8 000 F HT pour une machine de 100 hl/h sur socle. Dans les deux cas, il n'y a pas de variateur. FRC préconise également des pompes à canal latéral et à turbine cerclée de marque Fristam ou Bominox. Selon certains concurrents, elles sont sans intérêt pour cet usage. ' Le moût ne passe pas dans la turbine, mais dans un canal juste devant elle, rétorque Louis-Charles Pailler, de FRC. Il ne rencontre pas d'obstacle. Les baies et les pépins sont respectés. ' Les Fristam affichent des débits de 60 à 600 hl/h et des prix entre 15 000 et 60 000 F. Les Bominox sont meilleur marché : 9 000 à 40 000 F HT pour des débits de 50 à 700 hl/h. A côté de ces appareils encore peu diffusés, on voit de plus en plus de pompes à queue de cochon servir au remontage. Les cavistes apprécient de pouvoir les utiliser toute l'année et la douceur avec laquelle elles traitent peaux, pépins et autres éléments solides.Avec ces différentes machines, on peut pratiquer des remontages précoces, plusieurs fois par jour et portant, à chaque fois, sur des volumes limités. Les oenologues conseillent de plus en plus de travailler ainsi car c'est en début de cuvaison que l'on extrait la couleur et les tanins les plus souples. Désormais, on peut les suivre car on dispose de pompes faciles à nettoyer, à raccorder, et qui ne se bouchent pas au moindre pépin, contrairement à celles à piston ou à rotor classiques.

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