Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2001

+ 13,2 % sur le prix des AOC

La vigne - n°121 - mai 2001 - page 0

La dynamique à la hausse initiée depuis 1993 ne se dément pas dans notre filière. En France, le prix moyen de l'hectare de vigne atteint 413 000 F pour les appellations.

Entre 1999 et 2000, le prix de l'hectare de vignes en AOC a encore augmenté de 13,2 %. Cette évolution était de 6,7 % entre 1998 et 1999. ' Sur dix ans, le prix des vignes AOC a gagné plus de 70 % en francs courants et 40 % en francs constants (en tenant compte de l'inflation) ', analyse-t-on à la Fédération nationale des Safer, qui a publié son traditionnel bilan annuel du marché immobilier rural français (1).La baisse des taux d'intérêt et la progression des revenus viticoles sont à l'origine de ces hausses, sans oublier la diminution des droits de mutation, qui sont passés de 16,5 à 4,8 % en janvier 1999. Pour les vignes sans appellation, l'évolution entre 1999 et 2000 n'est que de 2,4 %, le prix moyen étant de 85 000 F à l'hectare. On note en particulier un retournement de tendance pour les vignes à eaux-de-vie (cognac et armagnac) : après huit ans de baisse, la reprise est de 4,5 %. En 2000, le marché viticole a enregistré 11 300 transactions (terres plantées en vignes et terres à planter), portant sur 15 600 ha et une valeur de 2,7 milliards de francs. Avec 1,6 % du vignoble qui a changé de mains, le marché viticole est plus actif que l'ensemble du marché agricole de l'Hexagone. Au niveau national, si le prix en AOC est à 413 000 F/ha, cela cache évidemment de grandes disparités entre les régions : de 88 000 F pour le Languedoc à 2,3 millions de francs en Champagne, soit une fourchette de 1 à 27 ! ' Cette variabilité s'explique principalement par les différences de revenus dégagés par hectare selon les vignobles. En 1999, quand les vignes en AOC du Languedoc permettaient d'obtenir un excédent brut d'exploitation (EBE) de 15 800 F/ha, les vignes de Champagne dégageaient 346 000 F, soit un rapport de 1 à 22. ' Entre 1999 et 2000, tous les vignobles ont enregistré une progression du prix moyen, les plus fortes hausses étant en Champagne et en Bordelais. L'essoufflement de la situation économique dans ces deux bassins n'a donc pas eu, pour l'instant, d'incidence sur le marché foncier. Un signe de confiance fort dans l'avenir... en attendant les résultats de 2001. Alsace, Bourgogne et Jura-Savoie enregistrent la progression la plus faible sur l'année 2000. Sur dix ans, deux vignobles ont véritablement explosé : la Champagne a vu les prix du foncier multiplier par 2 et l'Alsace par 1,5. Ce sont surtout des ventes de microparcelles qui ont tendance à surestimer le prix moyen à l'hectare. Sur cette longue période, seuls les vignobles de Provence-Corse et de Jura-Savoie enregistrent des baisses, respectivement 2,6 et 8,6 %. L'analyse par vignoble est également instructive. En Bordelais, les plus fortes hausses ont concerné le Médoc, le Haut-Médoc, les Graves et le Libournais. Les côtes sont dans la moyenne régionale. Dans l'Entre-deux-Mers, l'année 2000 est stable par rapport à 1999, alors que les cours des vins demeurent bas. En Bourgogne, la côte chalonnaise, surtout Mercurey, enregistre les plus fortes hausses. La côte de Beaune et le Mâconnais sont en dessous de la moyenne régionale. En vallée du Rhône, le décollage est général depuis trois ans (+ 50 % sur la période) ; dans le Sud-Ouest, il a deux ans (+ 30 %). Les plus fortes hausses sont à l'actif de Bergerac, Fronton et Gaillac. Dans le Val de Loire, avec 134 000 F/ha en moyenne, on dépasse d'une courte tête le plus haut niveau connu en 1992. On note une stabilisation dans le Muscadet et une belle progression à Chinon et Sancerre. En Languedoc-Roussillon, les prix ont gagné 35 % en trois ans. Mais en 2000, si le prix des AOC continue à progresser, celui des vignes de vins de pays subit un net coup d'arrêt, conséquence évidente de la chute des cours. On note de nombreux achats effectués par des personnes extérieures à la région, voire étrangères. En Provence, les plus fortes progressions sont dans les coteaux varois, à Cassis et en coteaux d'Aix. En Corse, la progression est légère. (1) En 2000, le marché immobilier rural notifié aux Safer a enregistré 214 000 transactions portant sur 554 000 ha et une valeur de 53,7 mdsF. Toutes les transactions opérées par les notaires sont notifiées aux Safer. Les Safer réalisent elles-mêmes 23 % du marché des terres en France. Retrouvez toutes les données du marché immobilier rural sur le Minitel : 36 17 Safer.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :