ImprimerAprès cinq mois de campagne, c'est à une véritable partie de poker menteur à laquelle nous assistons en Bordelais. Le rythme des affaires est faible.
Encore une fois, en ce début de campagne à Bordeaux, on observe que la qualité d'un millésime ne détermine ni le niveau des transactions, ni celui du prix du vrac. Le millésime 2000 s'avère superbe... mais le marché est attentiste. Avec 2 Mhl échangés en cinq mois, on retrouve le niveau - faible - de la campagne 1998-1999, et c'est - 35 % par rapport à la campagne 1999-2000 ! ' Mais ce pourcentage doit être relativisé, pour deux raisons, explique le responsable économique de l'interprofession. Tout d'abord, début 2000, nous avons augmenté fortement les cotisations volontaires obligatoires. Les opérateurs se sont donc précipités au mois de décembre (950 000 hl en décembre 1999, contre 364 000 hl un an plus tard). Ensuite, la mise en place de la réforme des contributions indirectes n'est pas neutre. Nous avons un léger flou au niveau des procédures d'enregistrement. 'Quoi qu'il en soit, le marché est morose et l'activité ralentie. Il y a des stocks partout. Le négoce, qui cherche d'abord à écouler le millésime 1999 de qualité ' hétérogène ', prend peu position sur le 2000. Les vignerons, jouissant de trésoreries plutôt intéressantes, ne se précipitent pas. ' C'est une partie de poker menteur ', estime un responsable. Le millésime 2000 étant bon, le négoce ne se presse pas pour enlever les meilleurs lots... comme c'était le cas pour le 1999. Cette réalité à la production risque d'être provisoire car les marchés à la consommation sont bien orientés. Sur le front des prix, c'est également faible. Dans le prolongement de la campagne dernière, déjà en forte baisse, les bordeaux rouges sont à 811 F/hl, un prix inférieur aux côtes-du-rhône (815 F/hl en janvier). ' Le différentiel est également de plus en plus faible avec les appellations du Midi, valorisées autour de 600 F/hl ', indique-t-on.