Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2001

désherbage et fertilisation

La vigne - n°118 - février 2001 - page 0

Pour mieux rentabiliser le désherbage associé à la fertilisation, j'ai une cuve à l'avant de mon tracteur afin d'opérer aussi dans l'inter-rang.

Lorsqu'une vigne est enherbée, il est conseillé de positionner la fertilisation sur le cavaillon afin de privilégier l'absorption par la vigne. Et tant qu'à faire, autant désherber en même temps pour s'assurer que toute la fumure soit accessible uniquement aux ceps. C'est ainsi qu'est venue l'idée de mélanger un engrais et un désherbant liquides. Depuis 1998, Olivier Audoin pratique ce double traitement sur la totalité de ses 12 ha de vignes.' Je suis passé d'un engrais en granulés à un engrais liquide. Ce dernier, d'après la firme, peut être mélangé aux herbicides antigerminatifs, de contact et systémiques, explique Olivier Audoin. Au moment du mélange, je verse d'abord le désherbant, puis l'engrais. Dans le cas inverse, le désherbant ne se mélange pas bien et reste en suspension. Pour le réglage du pulvé, il a fallu augmenter la pression à cause de la densité plus forte du liquide due à la présence de l'engrais. ' Olivier Audoin est allé plus loin encore dans cette pratique, car il a adapté son tracteur à sa manière. En plus du double traitement effectué sur le rang à partir de la cuve arrière, il peut désherber entre les rangs à partir d'une cuve placée à l'avant de son tracteur. ' Cela me fait perdre un peu de visibilité à l'avant, mais cela me permet de désherber entièrement mes vignes en un seul passage, tout en localisant l'engrais sur les ceps. ' La cuve arrière a une capacité de 400 l, celle de l'avant de 300 l seulement. ' Afin d'effectuer des remplissages simultanés des deux cuves, je ne remplis celle de l'arrière qu'à 300 l. Je traite 3 ha avec un plein. ' Olivier Audoin effectue ses passages à 6 km/h, ce qui est moins rapide que lorsqu'il épandait des granulés. Il estime avoir gagné un passage par an et avoir divisé par deux, voire trois, les doses d'engrais sans avoir noté de baisse de vigueur. ' J'ai réussi à mettre 100 à 150 l/ha d'engrais alors qu'il en faudrait 300 l si le traitement n'était pas localisé sur le cavaillon. Ce procédé est donc moins cher que les pratiques classiques, tout en étant techniquement meilleur, explique Olivier Audoin, puisque l'on localise la fertilisation là où la vigne peut en absorber le maximum. ' Pour maintenir la vigueur de la vigne, la dose d'engrais peut effectivement être réduite au minimum de 50 %, d'après la firme. L'engrais liquide coûte plus cher qu'en granulés, mais l'apport pouvant être divisé par trois, on gagne environ 50 F/ha en produit. De plus, on économise environ 100 F/ha pour le passage supprimé (carburant, temps de travail, amortissement du tracteur). Malheureusement, la formulation de l'engrais choisie par Olivier Audoin ne contient pas de magnésie : ' une année sur trois, j'effectue un passage supplémentaire pour compenser le déficit en magnésie de la vigne '. Il existe un inconvénient à ce mélange engrais/désherbant. Selon la teneur en azote de l'engrais mélangé au glyphosate, ce dernier perd en efficacité. Selon Guy Gilleron, chez Hydro Agri France, l'engrais, et surtout l'azote qu'il contient, a tendance à brûler les feuilles des mauvaises herbes. ' L'herbe brûlée absorbe moins le glyphosate, qui ne sera pas autant véhiculé vers les racines. Du fait de son mode d'action systémique, il tuera moins de mauvaises herbes. Parfois, on observe une repousse plus rapide de ces dernières en raison de la diminution de son absorption due à l'engrais ', explique-t-il. En testant différentes dilutions, la firme n'a pas pu limiter ce phénomène. Il y a donc des préconisations à suivre en ce qui concerne le mélange du glyphosate avec un engrais à teneur élevée en azote. Malgré cela, Olivier Audoin est entièrement satisfait de son moyen pour désherber et fertiliser en un seul passage. ' Rien ne peut me faire revenir en arrière ', conclut-il.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :