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Le difficile passage de la réforme des agréments

La vigne - n°116 - décembre 2000 - page 0

La réforme des agréments devrait être finalisée lors du prochain comité national de l'Inao en février, pour une application de la réforme dès la récolte 2001.

La réforme des agréments était le gros morceau au menu du dernier comité national de l'Inao pour cette année 2000, les 9 et 10 novembre à Paris. Alors que la nouvelle mouture est prête, les avant-projets de décrets et d'arrêtés sont toujours en ' préparation '. En fait, depuis le texte de 1974, des dérives se sont fait jour et il est maintenant difficile de rectifier le tir. C'est par exemple le cas en Bourgogne, où toutes les appellations ne sont pas dégustées. La réforme poursuit quatre buts : faire respecter les conditions de production ; s'assurer que la dégustation vise bien à reconnaître la typicité et la qualité des vins ; instaurer rigueur et homogénéité dans les procédures (prélèvement, échantillonnage...) - même si on ne parle pas de certification, le principe est le même - ; responsabiliser les organismes agréés et instaurer l'agrément à durée limitée. L'objectif est maintenant de caler les textes définitifs lors du prochain comité, les 27 et 28 février, pour une application de la réforme dès la récolte 2001.Sur ce sujet, le président de l'Inao, René Renou, vigneron dans le val de Loire, se veut pédagogue mais ferme : ' L'Institut subit des critiques et nous devons être irréprochable sur ce dossier. L'Inao n'est pas un organisme qui, depuis Paris, impose quoi que ce soit. Il est l'émanation des vignerons via leurs responsables professionnels. Caler tous les volets de l'agrément est de l'intérêt de chaque producteur. Il en va de la crédibilité de leur travail face à la concurrence et aux consommateurs du monde entier. A terme, leurs revenus sont en jeu alors qu'une période économique plus délicate se fait jour. Quand on me parle de 'contraintes', je réponds 'garanties' ; quand on me parle 'd'obligations', je réponds 'sécurité' ; quand on me parle de 'paperasses', je réponds 'transparence'. ' Deuxième dossier, celui-ci tranché : la machine à vendanger en Beaujolais. C'est non. La question passionnait et divisait depuis plusieurs mois ce vignoble, le seul d'envergure, avec celui de Champagne, à interdire la machine à vendanger. A bulletins secrets et à une large majorité de la soixantaine de votants, le comité a refusé de modifier le décret actuel de l'appellation. ' Dans l'état actuel de la mécanisation, on ne peut pas récolter les grappes entières, ce qui est la grande spécificité beaujolaise. Le comité n'est pas opposé au principe de mécanisation de la vendange, mais il revient aux constructeurs de matériel de s'adapter aux exigences des appellations et non l'inverse ', explique-t-on. Sur ce sujet, une demande d'expérimentation spécifique a été également refusée aux crus. En Beaujolais, cette décision est controversée. Enfin, trois nouvelles AOC voient le jour. L'AOVDQS coteaux du Vendomois accède à l'AOC pour les trois couleurs. Vingt-sept communes du Loir-et-Cher sont concernées. Le rendement de base est fixé à 55 hl pour les rouges et les blancs, à 60 hl pour les gris. Touraine Noble Joué (cinq communes de l'Indre-et-Loire) accède également à l'AOC pour les rosés et les gris. Le rendement de base est à 55 hl. Enfin, l'AOC Montravel (quatorze communes à l'ouest de la Dordogne) est reconnue pour les rouges ; c'était déjà le cas pour le blanc. Le merlot doit représenter au moins 50 %. Le rendement est fixé à 50 hl.

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