Des vendanges sous le soleil

En septembre, dans toutes les régions, les vendanges se sont déroulées sous le soleil. A Bordeaux, comme ailleurs, la récolte était parfaitement saine. Les vendangeurs ont pu attendre qu'elle soit aussi bien mûre.

Ces dernières années, au mois de septembre, nous nous étions habitués à voir de belles vendanges gâchées par des vagues d'averses. Là, ce fut l'inverse. Un soleil éclatant et des températures élevées ont rattrapé un millésime qui semblait pourtant bien mal parti. Début septembre, en Champagne et en Alsace, le botrytis menaçait. On craignait qu'il démarre en trombe. Il n'en fut rien. Les Champenois ont même eu l'agréable surprise de voir l'accumulation de sucres se poursuivre. En cours de saison, ils avaient tout subi : la chlorose, la grêle et le mildiou. Ils étaient prêts au pire. Aucun ne pensait vendanger pendant trois semaines sous le soleil. ' Nous n'avons eu qu'un jour de pluie, le dernier week-end, rapporte Thierry Gasco, oenologue chez Pommery, à Reims (Marne). La qualité est inespérée. En début de vendange, nous tablions sur 9 à 9,5 % vol. d'alcool. Nous avons en mo- yenne 10 %. C'est grâce au beau temps et à une grande discipline de ramassage. 'Les Bordelais ne pensaient pas non plus s'en tirer à si bon compte. Régulièrement, la météo leur annonçait de menaçantes journées pluvieuses. En fait, ce n'était que des passages nuageux, rapidement suivis d'un soleil lumineux. Et eux aussi ont vendangé, sous le soleil, des raisins parfaitement sains, du moins jusqu'aux premiers jours d'octobre. Dans le Midi, les rares précipitations furent bien accueillies car, peu abondantes, elles ont permis l'achèvement de la maturation bloquée par la sécheresse. La région la plus arrosée fut sans doute le Val- de-Loire. ' Nous n'avons eu que deux jours de pluie, l'un pendant la deuxième semaine des vendanges, l'autre pendant la troisième semaine, signale Denis Rolandeau, de la maison de négoce du même nom, à Tillières (Maine-et-Loire). De ce fait, contrairement à l'année dernière, l'état sanitaire ne s'est pas trop dégradé. '