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Innovigne danse ave c les machines

La vigne - n°112 - juillet 2000 - page 0

Les 21 et 22 juin, 20 000 personnes se sont rendues à l'Inra de Pech-Rouge, près de Narbonne, pour visiter Innovigne. Cette manifestation en plein air a réuni 220 exposants, offert une multitude de démonstrations et dévoilé d'intéressantes nouveautés. A la demande des exposants et des visiteurs, une deuxième édition d'Innovigne devrait avoir lieu dans deux ans, au même endroit.

Un tour de clé et le tracteur démarre. Ce vigneron dubitatif va voir ce qu'il va voir ! L'exposant l'invite à appuyer sur la tête de son effeuilleuse pour constater qu'une faible pression suffit pour la déplacer. A peine relâche-t-il la pression que les vérins hydrauliques replacent la tête dans sa position initiale. Le voilà convaincu. C'est tout l'intérêt d'exposer ses matériels en plein air. Une démonstration peut venir en appui d'un argumentaire commercial bien rodé. A en juger par la fréquentation massive de sa première édition, Innovigne a répondu à une attente : voir les machines à l'oeuvre. Ses 20 000 visiteurs ont pu juger des pulvérisateurs, des effeuilleuses, des releveuses ou des outils de travail du sol. Ils ont suivi la préparation d'une parcelle, assisté à un chantier de plantation et apprécié des systèmes de palissage.En plus d'assister à ces démonstrations, les visiteurs avaient l'occasion de découvrir la viticulture de précision lors d'une conférence et sur les stands de plusieurs exposants. Celle-ci repose sur l'utilisation d'un récepteur GPS (global positioning system), qui permet de situer et de reporter sur une carte tout point d'une parcelle en donnant sa latitude, sa longitude et son altitude. La première utilisation du GPS est l'arpentage des parcelles, présenté par les sociétés Techniservice plus (Arx, Landes) et Satplan (Ercuis, Oise). La cartographie ainsi établie peut donner la position de chaque cep avec une précision à quelques centimètres près. On trace ainsi les limites réelles de la parcelle viticole. Par rapport à la surface indiquée sur le cadastre, on supprime les chemins, les tournières... ce qui ramène à calculer le rendement sur la surface exacte dont la vendange est réellement issue. L'arpentage d'une parcelle qui n'est pas encore plantée en vigne peut servir à calculer le matériel nécessaire à l'établissement du vignoble : nombre de plants, nombre de piquets, longueur de fil... N'oublions pas les possibilités de pesée de la vendange en continue sur les machines à vendanger équipées d'un GPS. Pellenc (Pertuis, Vaucluse) y travaille dans le but d'obtenir une cartographie de la parcelle en fonction des rendements. Une dernière application du GPS, et pas des moindres, est la gestion assistée par ordinateur. En effet, toutes les données recensées sur le parcellaire peuvent être archivées sous forme de systèmes d'information géographique (SIG), tels qu'en exposaient CDER informatique (Châlons-en-Champagne, Marne), Esri (Meudon, Hauts-de-Seine) et Isagri (Beauvais, Oise). On peut, par exemple, faire apparaître à l'écran les parcelles plantées en un certain cépage, traitées avec un certain produit, avant une certaine date. Le GPS peut servir à positionner des analyses de sol, et à cartographier précisément les terroirs d'une zone d'appellation, comme le fait le Bureau d'ingénierie viticole (Castries, Hérault).Landini (Plailly, Oise) évolue dans le registre plus classique des tracteurs. Jusqu'à présent, ce fabricant italien était connu pour fournir Massey-Fergusson. Depuis cette année, il se passe de distributeur et vend sous sa propre marque. Lors d'Innovigne, il a présenté pour la première fois sa nouvelle gamme Rex. ' En latin, cela signifie roi. Les tracteurs Rex sont les nouveaux rois de la vigne ', claironnait Joël Carmona, le directeur de la société. Leur puissance s'étage de 53 à 87 ch. Landini propose une multitude d'options : largeur hors tout de 0,92 m (1,30 m en standard), deux ou trois distributeurs à ajouter aux deux montés de série, relevage électronique Bosch, stabilisation de relevage hydraulique et deux types de réducteurs de boîte de vitesses. En somme, Innovigne était nettement plus axé sur la viticulture que sur l'oenologie. Cependant, même s'ils étaient moins nombreux et si leurs démonstrations étaient moins spectaculaires, les fabricants de matériels de cave n'étaient pas venus les mains vides. Signalons deux nouveautés. Tout d'abord, le préparateur de levain de fermentation alcoolique de Littorale oenologie (Servian, Hérault). On y verse les levures sèches actives, l'eau et le sucre. L'appareil brasse et porte le mélange à bonne température (37°C), décompte le temps de réhydratation, puis pompe le levain vers une cuve de fermentation. Il ne s'agit encore que d'un prototype, étape qu'Imeca Della Toffola (Clermont-l'Hérault) a dépassé en matière de filtration tangentielle. Le directeur de cette société a présenté l'appareil avec lequel il entend devenir le leader mondial de la spécialité : Pro-Vitis, le premier filtre doté d'une membrane en céramique. Il a promis une durée de vie deux à trois supérieure à celle des filtres tangentiels dotés d'une membrane organique, et des débits, à surface égale, d'au moins 30 % plus élevés. Cependant, il n'a pas voulu révéler le prix de ses machines que l'on pourra installer directement entre une cuve de vin brut et une tireuse. Les tarifs devaient être arrêtés avant l'automne. Patience, donc.

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