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Les traitements moins monotones avec Teldor

La vigne - n°110 - mai 2000 - page 0

La matière active de Teldor, le fenhéxamide, a un mode d'action non encore élucidé, mais une efficacité réelle. Ce nouvel antibotrytis va permettre aux vignerons de varier les familles chimiques pour limiter les risques d'apparition de résistances.

Teldor, aussi appelé Lazulie, est commercialisé par la firme Bayer. Il complète la gamme des antipourritures disponibles. Selon les principaux organismes techniques, c'est une matière active à placer parmi les meilleures. Mais comme pour les autres, il faut respecter certains principes pour se prémunir contre les apparitions de résistances. Connaissant la variabilité du champignon, on est toujours astreint, sur une même parcelle, à un traitement par famille et par an.Les essais d'application du Teldor, contenant 50% de fenhéxamide à la dose de 1,5 kg/ha, ont été concluants, d'après Bayer. Il n'a pas induit de résistances croisées positives avec d'autres antipourritures. Il pénètre en moins de 3 heures dans les tissus végétaux, le protégeant rapidement contre le lessivage par la pluie. Il n'a pas d'effet sur la faune auxiliaire, ni sur la maturation du raisin, ni sur les fermentations.Maintenant qu'il existe une nouvelle famille de molécules, avec un site d'action différent, les possibilités de diversification des programmes de traitement s'élargissent. Teldor est efficace aux trois stades de traitements. S'appuyant sur l'alternance des matières actives, 'le vigneron pourra même revenir à des produits phytosanitaires ayant déjà posé quelques problèmes de résistance', explique Maurice Boureau, rapporteur national sur la pourriture grise à la Protection des végétaux. En ne les utilisant qu'une année sur deux, le vigneron augmente l'efficacité de chacune des familles, sans risques.'Pour les cépages dont les grappes sont très serrées, il serait judicieux de placer le Teldor aux stades A ou B. Il protège de manière efficace les baies du centre de la grappe', explique Jean-Louis Brosseau, à la Protection des végétaux de Loire-Atlantique. Il est aussi intéressant concernant les incidences sur les moûts et les vins. Si le vigneron désire exporter ses vins, il pourra le positionner au stade C. 'Sa matière active étant homologuée dans les principaux pays où la France exporte, il ne sera pas contrariant', affirme Gilbert Brillant, chef des produits de la vigne, à la société Bayer. Si l'on craint l'activité laccase dans le moût, il vaudra mieux l'intégrer au stade B, pour privilégier un autre antipourriture au stade C, qui limite la concentration de laccase.Teldor se présente comme une nouvelle arme stratégique contre la pourriture. Avec un coût de 750 F/ha HT, il se situe assez favorablement par rapport aux deux préparations les plus efficaces (Géoxe coûte 1 123 F et Scala 685 F d'après Le coût des fournitures en viticulture et en oenologie). Les problèmes de résistances n'apparaissent pas durant les essais avant le lancement d'une matière active. Ce ne sera qu'après un usage en plein champ à l'échelle de la France, que l'on pourra apprécier le fenhéxamide à sa juste valeur.

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