Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2000

Stroby DF et Prosper en tête

La vigne - n°110 - mai 2000 - page 0

D'après des essais comparatifs de la Protection des végétaux, deux produits présentent une grande régularité d'efficacité quelle que soit la pression. Des résultats qui devront être confirmés sur la campagne en cours.

Les essais fenêtre' menés par la Protection des végétaux entre 1995 et 1997 ont permis de montrer que les périodes clés de la protection contre l'oïdium se situent entre les stades boutons floraux séparés et fermeture de la grappe', rappelle Bertrand Bourgouin, rapporteur national oïdium à la Protection des végétaux.
Les traitements précoces et tardifs ne présentent donc qu'un intérêt limité, excepté dans les parcelles à drapeaux ou en cas de très forte pression (voir La Vigne n° 86, pages 34 et 35). Ces résultats ont été obtenus avec des traitements soufre + Karathane. La question se posait de savoir s'il était possible de les extrapoler aux nouveaux antioïdiums.
De nouveaux essais ont donc été mis en place sur plusieurs sites en 1999 pour comparer différentes modalités: Corail (IBS), Thiovit + Karathane, Quadris, Stroby DF, Elios (aussi appelé Legend) et Prosper. Les traitements ont démarré à partir du stade boutons floraux séparés. Sur les modalités Corail, Stroby DF et Elios, le délai moyen de renouvellement est de 13,3 jours sur les différents essais, soit un nombre moyen d'applications de 4,6 pour chaque produit. Pour Quadris, le délai moyen est de 10,8 jours, soit 5,4 traitements en moyenne. Pour Prosper et pour l'association Thiovit + Karathane, on note un délai de 10,2 jours, soit 5,8 applications.
L'efficacité moyenne sur grappe est évaluée en regardant la fréquence d'attaque (nombre de grappes atteintes) et l'intensité d'attaque (importance des taches) à la véraison par rapport à un témoin non traité. En terme de fréquence d'attaque, les résultats obtenus avec les nouveaux produits sont tous au moins aussi bons que la modalité soufre + Karathane sur la même période de traitement. Ceci permet déjà de constater que les résultats des essais 'fenêtre' sur les périodes de protection sont extrapolables aux nouvelles spécialités commerciales. D'autre part, l'analyse des résultats met en évidence des différences en terme de dispersion des résultats. Quadris et Elios présentent ainsi une forte dispersion d'efficacité d'action, c'est-à-dire un écart assez important entre les valeurs minimales et maximales d'efficacité. A l'inverse, Stroby DF et Prosper donnent des résultats plus réguliers.
En regardant non plus les moyennes mais chaque essai séparément, on constate que les niveaux d'attaque diffèrent. Sur le site du Vaucluse, le témoin est attaqué à 99% et on obtient ici les moins bons résultats d'efficacité pour tous les produits. Avec Quadris ou Elios, la dispersion des résultats s'accentue dans ce contexte de forte pression. Avec les modalités Stroby DF ou Prosper, la dispersion reste beaucoup moins importante.

A la lumière de ces résultats, on peut se demander si parmi ces produits, certains n'auraient pas de légères propriétés de rattrapage. 'Mais attention, prévient Bertrand Bourgouin, on ne peut en aucun cas parler de curativité car si ces produits sont appliqués sur des parcelles atteintes, ils décrochent. Dans les parcelles d'essais, il n'y avait aucun symptôme franchement déclaré au début des traitements.' Cependant, dans un contexte où les traitements contre l'oïdium démarrent au stade boutons floraux séparés et dans la mesure où le cycle de ce champignon est encore mal connu, on ne peut pas exclure la présence de contaminations précoces, même si aucun symptôme n'est visible. L'usage en début de campagne d'un produit doté d'un pouvoir de rattrapage, si faible soit-il, pourrait alors s'avérer très utile.
Ces hypothèses doivent être confirmées par les essais qui seront menés cette année. Les produits soupçonnés de présenter un pouvoir de rattrapage (Stroby DF et Prosper) seront ainsi positionnés sur les deux premiers traitements de la période sensible. Ces essais excluent les parcelles à drapeaux dans lesquelles les traitements précoces sont indispensables.

'Dans une stratégie de lutte raisonnée, le schéma de traitement de sécurité du stade 4-5 feuilles jusqu'à la mi-véraison n'a pas de raison d'être. Nous devons progresser dans le raisonnement des interventions et éviter, lorsque c'est possible, de commencer les applications trop tôt. Dans cette optique, il est important de disposer des produits susceptibles de rattraper quelques contaminations précoces', observe Bertrand Bourgouin. Les essais 2000 devraient permettre de déterminer les stratégies les plus efficaces.
Par ailleurs, lors de la mise au point des programmes, il faut garder à l'esprit les problèmes de gestion des résistances (voir La Vigne n° 108, page 48). Dans le cadre de la lutte contre l'oïdium et le mildiou, on n'appliquera donc pas plus de trois strobilurines (Stroby DF, Quadris, Quadris Duo) par campagne.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :