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Débourrement à temps

La vigne - n°109 - avril 2000 - page 0

Début avril, la plupart des bourgeons étaient en train de gonfler sur la façade atlantique. Ils étaient légèrement en avance par rapport à l'an dernier.

En février, vu la précocité avec laquelle les vignes s'étaient mises à pleurer, certains redoutaient qu'elles finissent par débourrer bien plus tôt que d'habitude. Fin mars, leurs craintes s'apaisaient. Une semaine de froid est venue ralentir la végétation. A Bordeaux, on estime que le manque d'eau a contribué à freiner son ardeur. 'Janvier et mars furent des mois très secs, rapporte Laurent Bernos, conseiller dans le Médoc. Les bourgeons auraient été bloqués car dès qu'il a plu, cela a donné un coup de fouet au débourrement.' Début avril, ils éclataient dans les parcelles les plus chaudes.Au même moment, dans les situations comparables des côtes de Castillon, on relevait une feuille étalée au bout des baguettes des ceps taillés en Guyot. A Cognac, l'ensemble des yeux exposaient une bourre bien visible. Toutes ces régions étaient bien plus précoces que la Champagne ou le Val de Loire, où seuls les cépages les plus hâtifs implantés dans les meilleures expositions avaient donné des signes de gonflement. En revanche, elles étaient plus tardives que le Roussillon, où le muscat à petits grains présentait déjà des pousses de 10 cm de long qu'il fallait commencer à protéger contre l'oïdium. Rien que de très normal: le muscat des bords de la Méditerranée est toujours le premier à reverdir.Les stades observés dans les régions septentrionales et dans le Val de Loire traduisent quelques jours de retard par rapport à l'an dernier. Dans les régions méridionales ou atlantiques, ils signalent un développement comparable, voire supérieur. La reprise d'activité s'inscrit dans le fil de ce que l'on a observé ces derniers temps. Toutefois, si on la compare à des moyennes trentenaires, elle reste précoce.Les jeunes pousses seront donc exposées pendant de longues semaines au risque de gel. Un premier avertissement a retenti très tôt. Mais il fut sans aucune conséquence. 'Nous avons eu une petite gelée le 30 mars au matin, rapporte Christophe Le Nué, du groupement de développement viticole de Riscle (Gers). C'est inquiétant. Les boutons étaient bien gonflés, mais il n'y avait pas de feuilles étalées. Ils n'étaient donc pas trop sensibles et de toute façon, les températures n'étaient pas descendues bien en dessous de zéro.' Le même jour, les Varois connaissaient la même alerte.Ce début de campagne se distingue par un autre fait notable: le débourrement paraît très homogène, aussi bien au sein des parcelles que des souches. Les premiers jours d'avril, on observait peu d'écarts entre les bourgeons, si ce n'est ceux dus à leur position sur les sarments, les plus hauts étant, comme toujours, les plus avancés. Certains l'attribuent au refroidissement survenu quelques jours plus tôt. Il aurait provoqué un resserrement des stades. D'autres se contentaient d'observer le fait sans y attribuer d'explication et en précisant qu'il fallait attendre qu'il se confirme.

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