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Centre, une route touristique ralliera le Val de Loire

La vigne - n°106 - janvier 2000 - page 0

Après une campagne 1997-1998 marquée par un record des ventes, le Centre-Loire a connu une année 1998-1999 presque aussi active. En effet, sur cette dernière campagne, les ventes des cinq vignobles, réunis dans l'interprofession des vins du Centre (1), se sont élevées à 194 875 hl, soit un repli de 0,5% par rapport à la campagne précédente. Ce léger tassement n'est pas dû à une diminution de la demande mais à un manque de vin, notamment sur les appellations Sancerre et Menetou-Salon. Certains vignerons étaient ainsi en rupture de stock dès juillet 1999. Les ventes des trois autres appellations (Reuilly, coteaux du Giennois et Châteaumeillant) ont, elles, progressé respectivement de 3, 8 et 15,5%.
Les ventes en France ont globalement augmenté de 2,2% tandis que les volumes exportés restaient stables. Les exportations représentent 34% des ventes. Les deux premiers clients du Centre-Loire, la Grande-Bretagne et la Belgique, sont restés stables. L'Allemagne en revanche a enregistré un tassement de 13%. Les Etats-Unis continuent leur progression avec +20%. 'Il s'agit d'un véritable mouvement de fond, estime Benoît Roumet, directeur du BIVC. On trouve en effet de plus en plus d'amateurs de sauvignon de terroir dans lequel le cépage et le bois ne dominent pas.' Le Japon, après une campagne 1997-1998 en forte hausse, perd 40% sur 1998-1999.
Avec une baisse de 14%, la part du négoce du Val de Loire continue de diminuer et ne représente plus que 8,2% des ventes des vins du Centre-Loire. Sur le vrac, seul le marché du sancerre blanc est significatif en terme de volumes et le prix moyen sur la campagne 1998-1999 est à 29 F.
Comme en 1998, la région a connu une belle récolte en 1999. D'un point de vue qualitatif, 'les vins de 1999 présentent une intensité aromatique inférieure à ceux de 1998 mais ils ont davantage de fond. On remarque aussi une bonne expression des terroirs, constate Bertrand Daulny, directeur de la Sicavac. Pour les rouges, les précipitations nous ont fait craindre un manque de couleur. Ce n'est pas le cas, en partie grâce à une matière colorante assez facilement extractible mais aussi parce que les vignerons font de plus en plus attention aux rendements et à la sélection des jus.'
Les professionnels se soucient aussi du problème des effluents. Au cours des six derniers mois de 1999, une étude a ainsi été menée par une étudiante de l'Esa d'Angers afin de dresser un état des lieux. Les sept vignobles adhérant au centre technique interprofessionnel, la Sicavac, étaient concernés. Il s'agit à la fois de faire un bilan, de proposer aux professionnels les solutions les plus adaptées et de leur donner les éléments qui leur permettront de choisir tel ou tel système en toute connaissance de cause.

Autre dossier important: le suivi en aval de la qualité vient d'être voté lors de la dernière assemblée générale de l'interprofession en novembre 1999. Les prélèvement débuteront en 2000 dès que les professionnels auront trouvé le moyen d'effectuer des prélèvements représentatifs selon les régions et les circuits de vente (CHR, cavistes, grande distribution...).
En terme de communication, le BIVC souhaite renforcer ses actions en direction de la presse mais aussi en interne vers l'ensemble de ses adhérents. Une personne en emploi jeune en cours de recrutement prendra ce travail en charge.
Un grand projet de route touristique des vignobles du coeur de France est aussi lancé. Il rassemble les cinq appellations adhérant au BIVC ainsi que l'appellation Quincy. La mise en place devrait se faire sur toute cette année et le lancement officiel est prévu en juin 2001 à l'occasion de Vinexpo. Pour le fléchage et le panneautage, la charte graphique sera la même que celle des autres vignobles du Val de Loire avec, simplement, un code couleur propre au Centre. En effet, les professionnels du Centre souhaitent rallier et terminer la route touristique des vignobles du Val de Loire qui a déjà été mise en place dans le pays nantais, l'Anjou-Saumur et la Touraine. Un grand axe touristique reliera ainsi Nantes à Sancerre. On insiste d'ailleurs sur le terme 'route touristique', plus large que celui de 'route des vins', qui englobe les autres ressources architecturales, culturelles et gastronomiques de la zone traversée.
L'union viticole de sancerre prévoit, quant à elle, la mise en place d'une ambassade du Sancerre au coeur du village. 'L'objectif est de donner envie aux visiteurs de sortir de Sancerre pour aller à la découverte du vignoble. Le but de l'opération est pédagogique. Nous souhaitons présenter les vignobles, les terroirs, les vins, de façon interactive et non sous forme de musée. Des cours de dégustation seront aussi proposés', indique Denis Vacheron, président de l'union viticole. Si les travaux avancent comme prévu, l'ouverture aura lieu fin 2001.

(1) Le BIVC (Bureau interprofessionnel des vins du Centre) regroupe cinq appellations: Sancerre, Menetou-Salon, Reuilly, coteaux du Giennois et Châteaumeillant. Pouilly et Quincy n'y adhèrent pas pour le moment.

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