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Bergerac, des synergies accrues avec Bordeaux

La vigne - n°106 - janvier 2000 - page 0

Bergerac renforce son positionnement aux côtés de Bordeaux. Avec la mise en avant de l'Aquitaine, nous sommes totalement dans la logique de l'Europe des régions. Face à la concurrence mondiale, nous nous unissons. Pour François-Xavier de Saint-Exupéry, vigneron et président de l'interprofession, cet axe stratégique est le point fort de l'actualité bergeracoise pour l'année 1999. 'Nous apprenons à travailler ensemble. Nous ne parlons pas d'intégration, il y a encore trop d'écart entre les deux régions', dit-on.
Bergerac a choisi son aile ouest plutôt que ses côtés sud et est, autrement dit le Bordelais, et non la nouvelle interprofession du sud-ouest. Des dossiers sont menés en commun, notamment les négociations du nouveau plan Etat-région; les résultats des travaux de recherche menés en Gironde profiteront davantage à leurs proches voisins. Concernant les plantations, une structure régionale existe également.
Au niveau de la communication, l'accroche initiée en 1997, 'L'autre grand vignoble d'Aquitaine', est maintenant installée et, pour la première fois, une carte présentant tous les vignobles aquitains est conçue. La cotisation volontaire obligatoire est aussi augmentée de 5% 'mais nous devons faire plus à l'avenir pour dégager davantage de moyens de communication', avance-t-on à l'interprofession.
Si, sur cette politique de rapprochement, la réflexion est mûre chez les négociants - le négoce bordelais commercialise plus de la moitié des vins de Bergerac - ce n'est pas le cas à la production.

Il est vrai que la puissance de Bordeaux (de 110 000 ha contre 12 300 ha) fait craindre une perte d'identité. Comme son voisin bordelais, Bergerac avait connu une campagne 1997-1998 euphorique (641 000 hl vendus) et, comme par mimétisme, la campagne dernière a vu un recul des volumes de 11% (572 000 hl).
'C'est cependant une seconde campagne record puisqu'en 1996-1997, nous étions à 504 000 hl, rappelle un responsable. Le fait marquant de la campagne est la hausse généralisée des cours de l'ensemble des appellations de la région.' Avec le temps, le millésime 1998 s'est révélé d'une excellente qualité. Le bergerac rouge, la principale des douze AOC de la région, finit la campagne à 820 F/hl en moyenne (+19%). En comparaison, le bordeaux générique est à 992 F (-4%). Le bergerac blanc est à 492 F (+16%), le bordeaux blanc à 673 F (+18%).
On note que le monbazillac a connu une campagne plus poussive. 'Il y a trop de disponibilités. On doit élaborer moins de liquoreux et plus de moelleux, indique-t-on. Au final, les effets conjugués d'un bon niveau de commercialisation, du maintien des cours du vrac et de la progression de la vente directe à la propriété ont permis au chiffre d'affaires de la région de progresser de 2% pour atteindre 914 millions de francs.' Le début de l'actuelle campagne est plus poussif. 'Nous sommes dans une région de polyculture. Une telle campagne viticole donne confiance aux vignerons et leur permet d'investir. Ils se professionnalisent, les jeunes hésiteront moins à reprendre', indique un responsable. Un sentiment renforcé par les caractéristiques techniques de la récolte 1999. 'Ce fut difficile: pression du mildiou et du botrytis, cycle de maturité perturbé, pluies abondantes, indique un technicien. Une fois de plus, c'est l'année du vigneron et du travail bien fait. Le millésime 1999 est pédagogique.'

A la vue des premiers agréments, les blancs secs sont annoncés aromatiques, notamment les sauvignons. 'L'eau fut un problème pour les rouges et les moelleux. Pour les liquoreux, tout dépend des tries.'
Au total, comme dans bien des régions françaises, la récolte bat un record: 680 000 hl (+9,5% sur 1998) 'mais elle est bien ventilée', ajoute-t-on, dans une région où il n'est pas facile d'y voir clair entre les différentes appellations. Avec des stocks en baisse (431 000 hl au 31 août), les disponibilités sont importantes. 'La demande est stable, on ne doit pas s'affoler', indique-t-on.
D'autres éléments ont marqué 1999: la découverte de nouveaux foyers de flavescence, notamment à Saint-Nexant; dans le prolongement de l'observatoire viticole du Bergeracois dont les premières conclusions sont sorties en 1998, le lancement d'une étude sur les coûts de production. Enfin, la politique d'accueil de touristes est intensifiée: un guide édité à 30 000 exemplaires, la participation à un projet européen de routes de vin et le renforcement du panneautage.

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