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Des coûts très variables

La vigne - n°105 - décembre 1999 - page 0

Les arguments économiques sont l'un des paramètres à prendre en compte lors du choix de la filière de traitement. En effet, si l'investissement peut être aidé, les frais de fonctionnement sont totalement à la charge du producteur.

Pour choisir un système de traitement des effluents, on doit considérer les contraintes liées au site : la proximité ou non de terrains permettant de mettre en place un épandage fixe ou mobile, la place disponible, la nécessité d'intégrer le dispositif au paysage, la proximité d'habitations. Une fois les contraintes recensées, on met en face tous les procédés existants. Certains pourront être écartés immédiatement pour des raisons de terrain non disponible ou de climat inadapté. Par exemple, l'évaporation naturelle ne convient pas aux zones septentrionales. La complexité du suivi peut aussi constituer un obstacle. En effet, le pic de pollution arrivant pendant les vendanges, il n'est pas toujours possible de dégager du temps pour s'occuper des effluents. On doit enfin s'assurer que les conditions de rejet des eaux usées dans le milieu naturel ou dans le réseau d'assainissement seront respectées avec le dispositif choisi. Dans le cas de l'épandage, la cave doit passer une convention avec l'exploitant agricole et avec le propriétaire des parcelles concernées s'ils sont différents.Parallèlement, une étude des volumes rejetés est impérative. Pour les petites unités, on estime que les volumes d'effluents correspondent aux volumes d'eau consommée. Il faut cependant se méfier dans les zones où l'on observe des infiltrations d'eau. En effet, si elles sont importantes, des erreurs dans le dimensionnement du système peuvent être commises. La connaissance de la charge polluante des effluents a également son importance. Avec l'épandage par exemple, la charge ne change rien. En revanche, avec un traitement biologique, plus les effluents sont chargés, plus le coût de fonctionnement au mètre cube traité sera élevé en raison notamment de la plus forte consommation d'énergie.D'un point de vue économique, on doit considérer à la fois le montant de l'investissement et l'évaluation des frais de fonctionnement. En effet, seul l'investissement peut bénéficier de subventions des agences de bassin et, éventuellement, des départements et des régions. Le fonctionnement en revanche est entièrement à la charge de la cave. Nous présentons ci-dessus différents exemples. Au niveau du fonctionnement, tous les frais engagés sont pris en compte.On constate que certains systèmes coûtent beaucoup en investissement initial mais peu par la suite, et inversement. En ce qui concerne l'investissement, des variations importantes existent pour un même système de traitement selon la complexité des travaux de restructuration des réseaux permettant de séparer eaux usées et eaux pluviales. Dans certaines caves, le montant des travaux de restructuration égalent ou dépassent le coût de la filière de traitement. Une cave coopérative du Beaujolais qui vinifie 16 000 hl et rejette 1 600 m³ d'effluents a ainsi investi 360 000 F pour la restructuration des réseaux et 390 000 F pour la mise en place d'un épandage mobile.Par ailleurs, lors de l'installation d'un système enterré, le coût augmente. On voit, par exemple, deux installations champenoises de stockage aéré traitant un volume sensiblement égal d'effluents. L'installation de deux bassins enterrés a coûté le double de celle à bassin ouvert. Mais la cave avait des contraintes en termes d'intégration esthétique de l'ouvrage et de place disponible. Il a donc été décidé que les bassins seraient enterrés et qu'un parking serait installé au-dessus. Au niveau du fonctionnement, le coût double également. Dans le cas des bassins enterrés, les boues sont épandues par prestation alors que le centre de pressurage se charge de l'épandage en interne. Dans le système fermé, il faut ajouter de l'antimousse, ce qui n'est pas indispensable dans le bassin ouvert...Ainsi, même pour un système de traitement identique, l'investissement et le coût de fonctionnement peuvent varier considérablement selon les contraintes locales. Des devis précis, voire des engagements, restent le moyen le plus sûr d'éviter les mauvaises surprises.

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