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archiveXML - 1999

Un investissement très lourd, mais apparemment rentable

La vigne - n°103 - octobre 1999 - page 0

Malgré le coût des filtres tangentiels et l'incertitude qui pèse sur la durée de vie des membranes, des utilisateurs les jugent rentables.

Un petit filtre à terre coûte environ 20 000 F/m² (1) et traite 1 000 l/h/m² lors d'une opération dégrossissante. Les premiers tangentiels démarrent entre 10 000 et 15 000 F/m² de surface filtrante et clarifient 30 à 70 l/h/m². Il faut donc miser au minimum dix fois plus pour obtenir le même débit. Le jeu en vaut-il la chandelle?Les Grands Chais de France en sont persuadés. Ce négoce embouteille 800 000hl/an sur son site de Petersbach, en Alsace. Là, trois Sartorius totalisant 570 m² tournent sans interruption six jours sur sept. 'Nous avons prévu un retour sur investissement en deux ans uniquement par les économies de main-d'oeuvre et de consommables', confie René Gugenberger, le responsable de la production.La Cuma de la Madeleine tient elle aussi le bon bout. En 1995, elle s'équipe d'un appareil semi-automatique Vaslin-Bucher de 20 m². Onze adhérents s'en servent. Tous sont situés en Anjou, autour de Chaudefonds-sur-Layon. Ils ont contracté un emprunt, remboursable en huit ans.En 1995, le filtre travaille 730 heures, amenant le coût d'utilisation à 59 F/heure compte tenu des frais financiers, de l'amortissement et des frais de gestion. L'année suivante, le coût horaire grimpe à 67 F. Le filtre est moins utilisé, tandis qu'une assurance et quelques frais d'entretien augmentent les charges. En 1997, ce coût redescend à 50 F. En 1998, il tombe à 40 F du fait d'une utilisation plus intensive.'Certains adhérents tournent autour de 8 à 10 hl/heure, d'autres ne parviennent qu'à filtrer 5 hl/h', explique Jean-Luc Dubillot (Chaudefonds-sur-Layon), qui tient les comptes de la Cuma. Le coût de la filtration varie donc du simple au double. Il s'établit au minimum autour de 4 à 6 F/hl, un montant imputable pour les trois quarts à l'amortissement et aux frais financiers. S'avère-t-il trop élevé? Non, à en croire Jean-Luc Dubillot. La Cuma réfléchit au remplacement de son matériel, désormais trop petit. 'Il n'y a pas un seul adhérent prêt à acheter un filtre à kieselgur maintenant.'Fin 1998, l'appareil de la Cuma avait fonctionné 3 400 heures. L'an prochain, il devrait dépasser 5 000 heures. La garantie portant sur les membranes sera alors échue. Jean-Luc Dubillot ne s'en inquiète pas. 'Le filtre est plus robuste qu'un tracteur ou une machine à vendanger', estime-t-il.La durée de vie des membranes déterminera le coût de la filtration. Et il en est ainsi pour toutes les installations. Les fabricants, qui savent à quel point ce critère pèse sur la rentabilité, affirment que la longévité est nettement supérieure à la garantie qu'ils accordent.(1) Source : 'Le Coût des fournitures en viticulture et en oenologie 1999'.

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