Création d'un comité régional sud-ouest

Les 9 et 10 septembre, c'était la rentrée des classes pour les membres du comité national de l'Inao. Renouvelé aux deux tiers cet été, ce comité entame un mandat de six ans. Lors de cette traditionnelle réunion de septembre, les rendements furent le principal plat au menu. Contrairement à l'an passé, on nous annonce que ' le débat fut plutôt détendu '; il est vrai que la nature a été peu généreuse dans l'ensemble en volume cette année. Officiellement, les appellations bordelaises rentrent même dans les normes du rendement moyen décennal (RMD) alors que l'an passé, à la même époque, on prévoyait de la ' casse ' pour les rendements 1998. Bien des choses échappent au commun des mortels dans la ' cuisine ' de l'Inao pour la fixation annuelle des rendements.' Le grignotage des rendements continue ', expliquent les responsables de l'Institut. Le Val-de-Loire est cité en exemple alors que la Savoie rechigne (même s'il y a une baisse de 1 hl); la Champagne obtient le maximum (13 000 kg/ha); l'Alsace est comme l'année dernière (88 hl) mais on réfléchit à un rendement en fonction des cépages; les rendements dans la famille des crémants ne sont pas harmonisés.Deuxième point : les conditions de production. Une modification du décret de l'AOC Champagne a été adoptée, visant à interdire l'épandage de composts urbains. Si d'autres demandes émergent de syndicats, l'Inao les étudiera mais une interdiction nationale n'est pas exclue. Autre question conflictuelle : l'irrigation. Une commission d'enquête a rendu son rapport et un nouveau texte de loi sera finalisé au comité national de février prochain.Troisième point : la réorganisation des méthodes de travail de l'Institut. La grande nouveauté est la création d'un comité régional pour les vins du Sud-Ouest, jusqu'alors rattachés avec tout le Bordelais. Une vingtaine d'appellations, pour 700 000 hl, sont concernées : Cahors, Madiran, Jurançon, Gaillac... A noter que Bergerac reste avec la Gironde. Cette nouvelle entité, après la création d'une interprofession, prend ainsi un peu plus son envol au niveau des structures. Pour la suppression du comité régional des vins doux naturels, la réflexion continue... même si son sort semble scellé : ' Un comité n'est pas un club de quelques personnes, estime le président de l'Institut. De plus, le fait que des appellations, comme Rasteau ou Beaumes-de-Venise, dépendent de Perpignan n'est pas une bonne solution. ' A noter aussi que la fonction de chef de région Inao disparaît; les quatre ex-titulaires prennent des responsabilités transversales : les conditions de production, les délimitations, les agréments et la recherche. En supprimant cette interface hiérarchique, on compte ainsi responsabiliser les vingt-six centres de l'Inao à travers le pays.