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Lancement d'un logo fédérateur

La vigne - n°90 - juillet 1998 - page 0

La coopération vinicole, consciente de son déficit d'image, propose un logo commun à ses adhérents. Une initiative intéressante, qui pourrait constituer un déclic pour les coopératives les plus discrètes.

Le 26e congrès des caves coopératives vinicoles s'est tenu à Hyères (Var), du 16 au 18 juin. Différents points ont été abordés en présence du ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Louis Le Pensec. Denis Verdier, président de la CCVF (Confédération nationale des coopératives vinicoles de France) a ainsi réaffirmé l'intérêt de la régionalisation des bourses de droits de plantation. La question du paiement de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés) n'est toujours pas réglée ' car il est toujours difficile de trouver une sortie à une question fiscale ', rappelle Denis Verdier. La CCVF reste toutefois confiante quant au dénouement favorable de ce dossier.Autre point abordé, l'installation des jeunes. ' Environ un jeune sur deux s'installe hors de tout schéma d'aide à l'installation, dit Denis Verdier. La règle manque de souplesse et d'efficacité. Les jeunes coopérateurs sont particulièrement touchés car ils représentent souvent les petites et moyennes exploitations. ' Le contrat territorial d'exploitation (CTE) a également figuré au centre du débat. Comme le précise Louis Le Pensec, ' ces CTE doivent inciter au développement d'une agriculture productrice de valeur ajoutée, équilibrée, valorisant les territoires, et faisant de la protection de l'environnement et de la qualité des produits, une priorité '. Cette démarche a trouvé un écho favorable auprès des coopérateurs, qui avaient déjà travaillé sur cette question dans l'Hérault. Un autre projet se monte en Alsace. L'objectif des CTE consiste à favoriser le maintien d'emplois en milieu rural, avec le souci de l'aménagement du territoire. Or, comme le souligne un vigneron du Var, ' la vigne, on ne connaît pas mieux comme outil de lutte contre les incendies '.Outre ces points fiscaux, administratifs et politiques, c'est probablement la communication qui a pris le devant de la scène de ce congrès. La CCVF vient en effet de proposer un logo commun à ses adhérents. Ce logo fait suite à un audit de cinq mois sur la communication dans les caves et au sein des fédérations. L'objectif est de créer une dynamique en interne auprès de l'ensemble des vignerons coopérateurs de France et d'améliorer le flux d'informations. ' La coopération vinicole va s'affirmer comme une entreprise citoyenne qui s'engage, explique-t-on à la CCVF. Or, une entreprise moderne, citoyenne, c'est une entreprise qui fait face à ses responsabilités. Ce sont des vignerons qui informent, qui jouent le jeu de la transparence, qui s'engagent et se présentent comme le relais d'information. ' Les engagements sont nombreux et à chaque coopérative de sélectionner ceux qui lui correspondent le mieux : suivi de qualité, accueil, environnement, proximité, solidarité, emplois, traçabilité, dynamisme local, viti-tourisme, parrainage... ' Les caves coopératives regorgent d'initiatives locales intéressantes, précise-t-on à la CCVF. A nous de le faire savoir. A titre d'exemple, la coopérative de Fronton (Haute-Garonne) a imprimé des demandes d'emploi sur ses contre-étiquettes. ' (il y a un millier de caves coopératives en France).En externe, cette communication a pour but de lutter contre les éventuelles idées reçues et de valoriser l'image des caves coopératives. Celles-ci restent en effet discrètes sur leur statut coopératif. Et rares sont celles qui osent le mettre en avant. Le lancement de ce logo, qui ne sera pas apposé sur les bouteilles pour le moment, constitue donc une véritable révolution culturelle dans un milieu jusqu'ici trop timide. ' Le nombre de médailles attribuées aux vins de coopératives devrait nous aider à prendre confiance en nous, estime un vigneron alsacien. Les coopératives possèdent de véritables atouts. A nous de les mettre en avant et d'expliquer aux consommateurs leur fonctionnement. En Allemagne et en Angleterre, les consommateurs connaissent bien le monde coopératif, qui bénéficie d'une belle image. En France, les coopérateurs vivent encore cachés. ' Si la coopération a beaucoup évolué depuis ces dernières années (paiement à la qualité, sélection des apports, développement de caveaux...), l'image auprès du grand public reste souvent négative ou indifférente. ' Une bouteille de vin sur deux provient d'une coopérative et huit Français sur dix l'ignorent ', précise l'audit de la CCVF.Les outils de cette communication seront divers : une brochure pour expliquer la coopération vinicole (engagements...), des affichettes-relais pour les caveaux et la grande distribution, un centre d'information joignable par téléphone et par Internet, des actions auprès de la presse (reportages, dégustation...).Bref, le ' géant caché ' sort enfin de l'ombre...

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