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Un besoin important de services

La vigne - n°88 - mai 1998 - page 0

70 % des pulvérisateurs sont soit mal utilisés, soit en mauvais état. La demande de réglage ou de diagnostic technique est croissante. L'enjeu est d'augmenter la pénétration du produit dans le feuillage, améliorer sa répartition et ainsi son efficacité mais également réduire les dérives dans l'atmosphère.

Comme le soulignent les constructeurs, des réglages mineurs peuvent augmenter significativement l'efficacité des pulvérisateurs. Ce sont les conseillers viticoles ou machinisme des chambres d'agriculture qui assurent l'essentiel du conseil dans ce domaine actuellement, lors de formations de groupe ou de visites individuelles. Si la demande de formation croît, leur disponibilité risque d'être insuffisante.La pose de papier hydrosensible sur les zones visées par le traitement (faces interne et externe des feuilles, zone fructifère) permet de visualiser les défauts de l'application. En fonction de ces résultats, les conseillers aident le vigneron à choisir les meilleurs paramètres (pression, vitesse d'avancement, débit de liquide) qui conviennent au volume appliqué à l'ha et aux caractéristiques de la parcelle.' Pour les pendillards, le principal défaut est le travail à trop forte pression qui contraint à augmenter le volume d'eau et accroît les risques de dérive dans l'atmosphère. Le papier hydrosensible ressort tout bleu, alors que 60 à 80 gouttes de produit par cm² suffisent. Pour améliorer la pénétration dans le feuillage, on conseille d'orienter les buses vers le haut ', explique Laurent Anginot de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or.Pour les pulvérisateurs pneumatiques, qui représentent plus de 40 % du parc, les réglages sont plus complexes. ' C'est le rapport liquide sur air qui conditionne la taille des gouttes. Le régime de la prise de force doit être maintenu, sinon la ventilation chute et on fait de grosses gouttes. Et la mesure de la vitesse de l'air est difficile car elle dépend de l'endroit où on place l'anémomètre. Par ailleurs, il faut adapter le choix des pastilles des mains selon leur portée : plus de débit pour une grande portée ', explique Robert Martin de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.Le réglage du pulvérisateur est généralement la lacune la plus importante, mais le contrôle de l'état de l'appareil et de son fonctionnement est également indispensable. Les techniciens des chambres d'agriculture le font généralement en complément des conseils de réglage : vitesse de rotation de la prise de force, débit des buses, fiabilité des organes de mesure.' La vitesse donnée par le cadran peut être biaisée, pour peu que l'étalonnage ait été fait par le constructeur avec des pneus différents ', remarque Renaud Cavalier, de la chambre d'agriculture du Gard. Pour ce type de contrôle relevant plus de la mécanique, les chambres d'agriculture du Vaucluse et du Gers développent la coordination avec les artisans ruraux. Par ailleurs, les constructeurs comme Berthoud et Tecnoma organisent la formation des techniciens afin d'améliorer le service de leurs concessionnaires.Deux initiatives avancées viennent de distributeurs de produits phytosanitaires.En Champagne, la Coopérative d'approvisionnement viticole d'Epernay (Cave) propose depuis un an un service de bilan de santé du pulvérisateur, en reprenant 50 points de contrôle. Ceux-ci ont été établis par un comité de travail, réunissant le CIVC (l'interprofession), le GDV de la Marne et l'ITV de Mâcon. Un prestataire extérieur, Technique service Marne (TSM), qui a l'avantage de n'être affilié à aucune marque de matériel, réalise le contrôle. ' Le Comité interprofessionnel des vins de Champagne n'aurait pas assez de temps et de main-d'oeuvre pour réaliser ce service : la Cave et TSM, qui disposent en outre du matériel de contrôle approprié, assurent le relais sur le terrain ', explique Christelle Rinville, du CIVC.En 1997, la société ne travaillait que sur les pendillards (qui représentent l'essentiel du parc champenois), mais elle prévoit d'étendre son activité aux autres matériels (sur lesquels le protocole de contrôle est plus difficile à mettre au point) et aux diagnostics d'efficacité à la parcelle, par papiers hydrosensibles.Avec le même objectif, De Sangosse, société d'approvisionnement de coopératives agricoles du Lot-et-Garonne, a créé une société de services, Pulv'horizon, qui assure des diagnostics de pulvérisateurs à la demande des distributeurs, sur l'ensemble de la France. Un système de contrôle informatisé, constitué de capteurs mesurant les principaux paramètres (débit des buses, rotation de la prise de force...) reliés à un logiciel, teste rapidement le fonctionnement des rampes céréalières. La société travaille sur un protocole de diagnostic des appareils viticoles de type pneumatique.Ces services pourraient se développer si un contrôle technique obligatoire, comme il en existe en Hollande et en Allemagne, est instauré en France.

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