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Le vin poursuit sa chute

La vigne - n°87 - avril 1998 - page 0

La consommation de vin chute lentement mais sûrement. Le vin représentait 27 % de la consommation d'alcool en 1980. Il n'en représentera plus que 13 % en 2002, selon une étude menée par l'Onivins. Heureusement que la Chine et le Japon s'initient au vin...

Depuis plusieurs décennies, la consommation de vin par habitant baisse dans de nombreux pays, notamment chez les gros consommateurs (France, Italie, Argentine...). Cette chute suivait le mouvement global des alcools en général. Seulement, depuis 1990, la consommation mondiale d'alcool progresse grâce à la Chine et au Japon, qui sont les seuls pays dont la consommation globale d'alcool s'élève. Ce sont les spiritueux et la bière qui profitent de la hausse globale.Le vin, de son côté, poursuit son inexorable chute. Il représentait 27 % de l'alcool consommé en 1980. En 2002, sa part ne sera que de 13 %. Ce décrochement du vin par rapport à ses concurrents s'explique, entre autres, par une communication plus discrète. En France, le budget de la publicité pour les bières (358 MF) était presque trois fois supérieur à celui des vins en 1996 (124 MF). Le budget de la communication pour les alcools et eaux-de-vie (262 MF) était deux fois supérieur à celui du vin. Ces chiffres français ne sont pas représentatifs des budgets mondiaux, dans la mesure où la France est l'un des premiers producteurs mondiaux de vin. A l'échelle mondiale, la part des vins dans la communication est encore plus faible. Par ailleurs, le vin n'est pas un produit industriel régulier. L'effet millésime ou les petites récoltes dues au gel font varier les prix. Quand ces derniers progressent trop, une petite frange de consommateurs se reporte vers d'autres alcools. Il est ensuite difficile de les faire revenir au vin. La déstructuration des repas représente aussi un facteur de risque pour le vin. Une personne qui mange seule boit plus facilement une bière qu'un verre de vin.Dans ce contexte peu favorable au vin, il existe toutefois quelques lueurs d'espoir. Les regards se tournent vers l'Asie, dont le volume de consommation de vin est encore faible. Etant donnée la démographie de cette zone géographique, chaque centilitre par habitant gagné se traduit par un volume très important. Dans ces pays, le vin ne représentait que 0,4 % de l'alcool total consommé (5 l d'AP/habitant). En 2002, cette proportion devrait tripler pour atteindre 1,2 %. L'autre zone géographique à soigner est déjà beaucoup plus proche. Il s'agit des pays anglo-saxons (Angleterre, Irlande, Danemark, Belgique). La part du vin dans la consommation globale d'alcool passera de 8 % en 1965 à 27 % en 2 002. Enfin, les pays scandinaves (Finlande, Norvège, Suède, Pays-Bas) et la Pologne présentent également un beau potentiel. Leur part de vin devrait évoluer de 11 % à 19 % de la consommation globale d'alcool entre 1965 et 2002.

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