Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1998

La protection à la source gagne du terrain

La vigne - n°85 - février 1998 - page 0

Le vol coûte cher à la grande distribution. Certaines enseignes demandent donc à leurs fournisseurs d'intégrer des traceurs antivol aux produits sensibles pour les protéger.

Le vol coûte cher à la grande distribution. Certaines enseignes demandent donc à leurs fournisseurs d'intégrer des traceurs antivol aux produits sensibles pour les protéger.

Dans un commerce en libre-service, on peut se protéger contre le vol de deux manières : la surveillance (par caméra ou par du personnel circulant dans les rayons) et le marquage des produits. Cette deuxième solution consiste à intégrer au produit ou à son emballage, un traceur qui déclenchera une sonnerie au passage des portiques de détection en sortie de caisse. Pour lutter contre le vol interne, des portiques peuvent aussi être installés aux sorties du personnel.Jusqu'à présent, le marquage pouvait être fait pour certains articles par les enseignes qui apposaient un traceur lors de la mise en rayon, opération longue donc coûteuse. On s'oriente désormais vers la protection à la source qui consiste à intégrer le système antivol au moment de l'emballage du produit. Les marchandises arrivent déjà protégées chez les distributeurs. Ce système intégré présente aussi l'avantage d'être quasiment indétectable, ce qui signifie à la fois plus esthétique et plus efficace.Différents types de traceurs peuvent être utilisés parmi lesquels les filaments électromagnétiques et les circuits radiofréquence. Ces systèmes ne sont pas compatibles entre eux. Il faut donc des systèmes de détection adaptés à chacun. En France, l'électromagnétique est le système le plus répandu puisqu'il représente près de 80 % des équipements. Pourtant, certaines enseignes, tant dans notre pays que chez nos voisins, préfèrent la radiofréquence. Face à cette situation, des fournisseurs ont refusé le marquage à la source dans l'attente d'une harmonisation des systèmes.L'association technique du commerce (Perifem), qui regroupe les principaux groupes de distribution, des gestionnaires de centres commerciaux et des industriels, s'est penchée sur la question. ' Il ressort de notre étude qu'aucune des deux technologies n'est totalement satisfaisante, indique le délégué général de Perifem. Cependant, l'électromagnétique étant plus répandue pour des raisons d'antériorité, nous avons décidé de préconiser cette technique. 'Parmi les avantages et inconvénients des deux technologies, on trouve les problèmes de désactivation-réactivation du système, la dimension du traceur, les possibilités d'inhibition par le métal, les aimants, l'eau...La désactivation est particulièrement importante pour les articles que l'on est susceptible de porter sur soi comme les vêtements ou la maroquinerie, et avec lesquels on peut revenir en magasin. Faute d'avoir été désactivés, ces articles comportant des traceurs déclencheront des sonneries à chaque fois que l'on passera entre les portiques. Pour les vins et spiritueux, le problème est moins important car les produits, une fois achetés, sont consommés et ne risquent pas de revenir dans le magasin.Actuellement, la demande de la grande distribution est variable selon les enseignes. Chez Leclerc, on a opté pour l'électromagnétique, obligeant certains directeurs de magasin à changer les antennes de détection. ' Nous fonctionnons en indépendants. Cela signifie que chaque responsable de magasin est un chef d'entreprise à part entière. Lorsqu'on considère le coût de la démarque inconnue, il n'est pas difficile de se convaincre de l'intérêt d'une protection, explique le responsable du dossier chez Leclerc. Une fois les magasins équipés, le marquage à la source peut devenir un critère de référencement qui nous fera préférer un fournisseur à un autre. ' Chez Auchan, la question est à l'étude tandis que chez Casino, on préfère attendre la mise au point, d'ici quatre ou cinq ans, de la puce. ' Les systèmes actuels ne sont que des solutions d'attente avant que cette puce soit mise au point. Elle devrait intégrer des informations sur la traçabilité des produits, leur composition, la date limite de vente, le prix... La protection contre le vol sera un plus mais pas un objectif prioritaire. 'Pour les boissons, les traceurs peuvent être intégrés aux étiquettes ou aux capsules avec, dans les deux cas, un souci de dissimulation. Pour les étiquettes adhésives, le filament est noyé dans la masse adhésive, comme chez Agipa, Avery Denisson ou Etivol. Pour ceux qui travaillent avec des étiquettes traditionnelles, on peut intégrer le filament à l'étiquette (Etivol) ou coller un adhésif transparent contenant le filament sous l'étiquette. Pour les capsules, Péchiney propose des coiffes de champagne intégrant le filament.Le système est aussi envisageable pour le surbouchage des vins tranquilles mais il est moins discret. On peut aussi imaginer d'intégrer des traceurs sur les cartons lorsque les bouteilles sont proposées par trois ou six. Quel que soit le système retenu, on estime que le coût du marquage à la source se situe entre 15 et 25 centimes par bouteille. Qui doit supporter ce surcoût? Le fournisseur, le distributeur ou le consommateur. ' La protection à la source permet à la grande distribution d'améliorer ses marges en limitant les vols. On peut donc estimer que ce n'est pas aux fournisseurs d'en supporter le coût ', estime un intermédiaire. Pourtant, les fournisseurs sont rarement en position de force, ce qui les amènera sans doute à accepter que ce surcoût soit partagé entre les différents éléments de la chaîne. ' Ceci fait partie de la négociation commerciale ', résume un acheteur.

Dans un commerce en libre-service, on peut se protéger contre le vol de deux manières : la surveillance (par caméra ou par du personnel circulant dans les rayons) et le marquage des produits. Cette deuxième solution consiste à intégrer au produit ou à son emballage, un traceur qui déclenchera une sonnerie au passage des portiques de détection en sortie de caisse. Pour lutter contre le vol interne, des portiques peuvent aussi être installés aux sorties du personnel.Jusqu'à présent, le marquage pouvait être fait pour certains articles par les enseignes qui apposaient un traceur lors de la mise en rayon, opération longue donc coûteuse. On s'oriente désormais vers la protection à la source qui consiste à intégrer le système antivol au moment de l'emballage du produit. Les marchandises arrivent déjà protégées chez les distributeurs. Ce système intégré présente aussi l'avantage d'être quasiment indétectable, ce qui signifie à la fois plus esthétique et plus efficace.Différents types de traceurs peuvent être utilisés parmi lesquels les filaments électromagnétiques et les circuits radiofréquence. Ces systèmes ne sont pas compatibles entre eux. Il faut donc des systèmes de détection adaptés à chacun. En France, l'électromagnétique est le système le plus répandu puisqu'il représente près de 80 % des équipements. Pourtant, certaines enseignes, tant dans notre pays que chez nos voisins, préfèrent la radiofréquence. Face à cette situation, des fournisseurs ont refusé le marquage à la source dans l'attente d'une harmonisation des systèmes.L'association technique du commerce (Perifem), qui regroupe les principaux groupes de distribution, des gestionnaires de centres commerciaux et des industriels, s'est penchée sur la question. ' Il ressort de notre étude qu'aucune des deux technologies n'est totalement satisfaisante, indique le délégué général de Perifem. Cependant, l'électromagnétique étant plus répandue pour des raisons d'antériorité, nous avons décidé de préconiser cette technique. 'Parmi les avantages et inconvénients des deux technologies, on trouve les problèmes de désactivation-réactivation du système, la dimension du traceur, les possibilités d'inhibition par le métal, les aimants, l'eau...La désactivation est particulièrement importante pour les articles que l'on est susceptible de porter sur soi comme les vêtements ou la maroquinerie, et avec lesquels on peut revenir en magasin. Faute d'avoir été désactivés, ces articles comportant des traceurs déclencheront des sonneries à chaque fois que l'on passera entre les portiques. Pour les vins et spiritueux, le problème est moins important car les produits, une fois achetés, sont consommés et ne risquent pas de revenir dans le magasin.Actuellement, la demande de la grande distribution est variable selon les enseignes. Chez Leclerc, on a opté pour l'électromagnétique, obligeant certains directeurs de magasin à changer les antennes de détection. ' Nous fonctionnons en indépendants. Cela signifie que chaque responsable de magasin est un chef d'entreprise à part entière. Lorsqu'on considère le coût de la démarque inconnue, il n'est pas difficile de se convaincre de l'intérêt d'une protection, explique le responsable du dossier chez Leclerc. Une fois les magasins équipés, le marquage à la source peut devenir un critère de référencement qui nous fera préférer un fournisseur à un autre. ' Chez Auchan, la question est à l'étude tandis que chez Casino, on préfère attendre la mise au point, d'ici quatre ou cinq ans, de la puce. ' Les systèmes actuels ne sont que des solutions d'attente avant que cette puce soit mise au point. Elle devrait intégrer des informations sur la traçabilité des produits, leur composition, la date limite de vente, le prix... La protection contre le vol sera un plus mais pas un objectif prioritaire. 'Pour les boissons, les traceurs peuvent être intégrés aux étiquettes ou aux capsules avec, dans les deux cas, un souci de dissimulation. Pour les étiquettes adhésives, le filament est noyé dans la masse adhésive, comme chez Agipa, Avery Denisson ou Etivol. Pour ceux qui travaillent avec des étiquettes traditionnelles, on peut intégrer le filament à l'étiquette (Etivol) ou coller un adhésif transparent contenant le filament sous l'étiquette. Pour les capsules, Péchiney propose des coiffes de champagne intégrant le filament.Le système est aussi envisageable pour le surbouchage des vins tranquilles mais il est moins discret. On peut aussi imaginer d'intégrer des traceurs sur les cartons lorsque les bouteilles sont proposées par trois ou six. Quel que soit le système retenu, on estime que le coût du marquage à la source se situe entre 15 et 25 centimes par bouteille. Qui doit supporter ce surcoût? Le fournisseur, le distributeur ou le consommateur. ' La protection à la source permet à la grande distribution d'améliorer ses marges en limitant les vols. On peut donc estimer que ce n'est pas aux fournisseurs d'en supporter le coût ', estime un intermédiaire. Pourtant, les fournisseurs sont rarement en position de force, ce qui les amènera sans doute à accepter que ce surcoût soit partagé entre les différents éléments de la chaîne. ' Ceci fait partie de la négociation commerciale ', résume un acheteur.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :