Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1998

Le marché poursuit sa chute

La vigne - n°84 - janvier 1998 - page 0

Le marché des vins de table, hors vins de pays, s'effrite d'année en année. Les volumes revendiqués chutent. La progression des vins de pays s'opère à leur détriment. Et les supermarchés vendent désormais davantage d'appellations que de vins de table!

Le marché des vins de table, hors vins de pays, s'effrite d'année en année. Les volumes revendiqués chutent. La progression des vins de pays s'opère à leur détriment. Et les supermarchés vendent désormais davantage d'appellations que de vins de table!

Après deux années de petites récoltes, le millésime 1996 se rapproche de la moyenne quinquennale, avec 24 millions d'hectolitres de vins de table et de pays rentrés en cave. Les volumes revendiqués en vins de pays croissent fortement pour atteindre 15,2 Mhl alors qu'ils avaient stagné autour de 12 à 13 Mhl pendant quatre ans. Cette progression s'opère au détriment des vins de table rouges.La reconstitution des stocks, après deux années de très bas niveau, et cette récolte plus abondante permettaient de démarrer la campagne 1996-1997 avec 30,2 Mhl, soit des disponibilités proches de la moyenne quinquennale. Cependant, la situation s'annonçait moins favorable que lors de la campagne précédente. En 1995, l'Italie et l'Espagne avaient connu des récoltes difficiles. Les vins français en avaient profité, notamment sur le marché des premiers prix en Allemagne. Le scénario était différent en 1996.Cela n'a pas empêché les vins rouges et rosés d'enregistrer une progression des transactions en vrac avec 13,4 Mhl échangés. Sur ce marché, la part des vins de pays se rapproche de celle des vins de table, ces derniers ne représentant plus que 52 % des volumes échangés en vrac!Leur baisse est compensée par la progression de 23 % des volumes de vins de pays rouges commercialisés. Dans le détail, les vins de zone régionale affichent une progression de 45 %, trois fois plus importante que les vins de pays de zones locale ou départementale. Les vins de cépages connaissent une croissance aussi forte. Quant au retrait des vins de pays rosés par rapport à la campagne précédente, il est uniquement le fait des vins de département, les autres vins de pays poursuivant leur progression. Mais comparés non plus à la campagne précédente mais à la moyenne triennale, les volumes échangés progressent tout de même de 16 %.En valeur, les vins de table et de pays rouges et rosés perdent 2 % par rapport à 1995-1996. Cependant, les vins de table sans indication de provenance accusent une baisse plus marquée de 5 %. Un peu moins de la moitié des vins ont été échangés à plus de 26 F/°hl contre plus des trois quarts en 1995-1996.Quant aux vins de pays, ceux de département baissent, les vins de zone locale restent stables, ceux de zone régionale progressent de 4 % pour atteindre 403 F/hl en rouges et 371 F/hl en rosés. La progression la plus importante concerne les vins de cépages merlot, cabernet sauvignon et syrah, alors que le gamay décroche en perdant 3 %.Contrairement aux vins rouges et rosés, les volumes de vins de table blancs échangés diminuent de 8,5 % par rapport à 1995-1996 mais restent supérieurs à la moyenne triennale. Après une activité intense, la campagne 1996-1997 apparaît plus calme. Les vins de pays poursuivent leur progression. Ils représentent aujourd'hui, avec 1,3 million d'hectolitres, le tiers des transactions enregistrées en vrac pour les vins de table blancs. Cependant, l'évolution est loin d'être homogène : les vins de pays d'Oc affichent une croissance de 25 % en un an alors que ceux du jardin de la France restent stables. Les vins de pays de cépages progressent, quant à eux, de 16 %.Le cours des vins de table blancs sans indication de provenance poursuit sa chute avec - 18 % par rapport à 1995-1996. Le prix de campagne est à 20,10 F/°hl mais plus de la moitié des ventes s'est conclue sous 20 F. En Aquitaine et dans les Charentes, l'essentiel du marché reste sous ce seuil alors qu'en Languedoc-Roussillon, près de 90 % des volumes se sont échangés au-dessus de 23 F.Le cours des vins de table blancs (316 F/hl en 1994-1995 contre 217 F/hl en 1996-1997) n'a pas entraîné dans sa chute celui des vins de pays, resté stable. Mais comme pour les volumes échangés, les situations diffèrent, voire divergent : les vins de pays d'Oc sont en hausse à 624 F/hl en moyenne alors que les vins de pays du jardin de la France baissent à 394 F/hl. Quant aux vins de cépages, le chardonnay reste pour la troisième campagne consécutive à la hausse alors que le sauvignon et le chenin accusent une baisse des cours.La campagne 1997-1998 démarre avec des stocks alourdis. Ils atteignent 8,7 Mhl contre 7,3 Mhl l'année précédente. Avec le retour à la normale chez nos voisins, la concurrence a été plus vive. Les exportations vers l'Allemagne, après avoir progressé en volume de près de 50 % en 1995-1996, marquent le pas. Le stock de vins de pays augmente de 29 %. Cette forte hausse s'explique par la progression des revendications pour cette catégorie.Mais la récolte s'annonce en baisse avec 21,7 Mhl, d'après l'Onivins. Le gel est passé par là. Et une année de petite récolte, les vignerons ont tendance à faire le plein en vins de pays au détriment des vins de table et même parfois des appellations, comme cela semble être le cas en Languedoc-Roussillon. Globalement, les disponibilités à la propriété en début de campagne s'annoncent équivalentes à celles de l'an dernier.Les transactions ont démarré activement avec une progression des volumes échangés par rapport à la même période en 1996-1997. La qualité du millésime est hétérogène. L'Onivins pense qu'il s'agit d'un marché de couverture, le négoce rentre des vins présentant des qualités précises en structure, degré et couleur.Les études réalisées par la société IRI-Sécodip en grande distribution confirment l'effritement du marché des vins de table, hors vins de pays. Il a régressé tant en volume (baisse supérieure à 6 %) qu'en valeur (près de - 5 %). Lors de la campagne 1996-1997, les ventes de VQPRD (vins de qualité produits dans une région déterminée) et de vins de pays de cépages ont progressé au détriment des vins moins chers : vins de pays sans cépage et vins de table. Il se vend aujourd'hui en supermarchés plus d'appellations que de vins de table sans indication de provenance alors que pour la campagne 1995-1996, ces deux catégories affichaient des scores identiques.A l'exportation, malgré le tassement des achats germaniques, les volumes de vins de table et de pays progressent de 13,1 %. La hausse est deux fois plus importante en bouteilles qu'en vrac et les vins rouges évoluent trois fois plus que les vins blancs. La promotion des vins de pays au sein de l'Union européenne est orchestrée par l'Anivit (Association nationale interprofessionnelle des vins de table et de pays). Cependant, cet organisme songe à communiquer sur les vins de table, notamment en Asie où le marché chinois pourrait s'avérer intéressant.En France, la campagne ' Un pays, un vin de pays, tout est dit ' se poursuit. Des actions continuent en partenariat avec des chaînes de restauration. En 1997 pour la première fois, une campagne a été menée avec les cavistes en dehors des réseaux tels que Nicolas. Six cents professionnels ont ainsi participé à une opération de mise en avant des vins de pays en septembre, précédée par une campagne publicitaire sur RTL. Enfin, l'Anivit poursuit ses actions avec la distribution. A une exception près, toutes les enseignes ont participé à ' La fête des vins de pays ' à l'échelle régionale ou nationale. Là encore, une campagne de publicité annonçait l'opération. Comme chaque année, les enseignes devaient respecter un prix minimum par bouteille. Celui-ci, fixé à 8 F en 1997, progresse régulièrement. ' En 1993, certains vins de pays de département étaient vendus en dessous des vins de table de marque, observe Jean-Laurent Maillard, de l'Anivit, mais le prix moyen des vins de pays grimpe. On voulait montrer à la grande distribution que l'augmentation des prix ne faisait pas fuir le consommateur. Lors des fêtes des vins de pays, très souvent, les vins les plus chers partent le mieux. ' Les résultats en grande distribution le confirment. L'an prochain, pour la fête des vins de pays, le prix minimum de la bouteille sera fixé à 8,50 F ' et l'on n'aura aucun mal à l'obtenir ', ajoute M. Maillard.

Après deux années de petites récoltes, le millésime 1996 se rapproche de la moyenne quinquennale, avec 24 millions d'hectolitres de vins de table et de pays rentrés en cave. Les volumes revendiqués en vins de pays croissent fortement pour atteindre 15,2 Mhl alors qu'ils avaient stagné autour de 12 à 13 Mhl pendant quatre ans. Cette progression s'opère au détriment des vins de table rouges.La reconstitution des stocks, après deux années de très bas niveau, et cette récolte plus abondante permettaient de démarrer la campagne 1996-1997 avec 30,2 Mhl, soit des disponibilités proches de la moyenne quinquennale. Cependant, la situation s'annonçait moins favorable que lors de la campagne précédente. En 1995, l'Italie et l'Espagne avaient connu des récoltes difficiles. Les vins français en avaient profité, notamment sur le marché des premiers prix en Allemagne. Le scénario était différent en 1996.Cela n'a pas empêché les vins rouges et rosés d'enregistrer une progression des transactions en vrac avec 13,4 Mhl échangés. Sur ce marché, la part des vins de pays se rapproche de celle des vins de table, ces derniers ne représentant plus que 52 % des volumes échangés en vrac!Leur baisse est compensée par la progression de 23 % des volumes de vins de pays rouges commercialisés. Dans le détail, les vins de zone régionale affichent une progression de 45 %, trois fois plus importante que les vins de pays de zones locale ou départementale. Les vins de cépages connaissent une croissance aussi forte. Quant au retrait des vins de pays rosés par rapport à la campagne précédente, il est uniquement le fait des vins de département, les autres vins de pays poursuivant leur progression. Mais comparés non plus à la campagne précédente mais à la moyenne triennale, les volumes échangés progressent tout de même de 16 %.En valeur, les vins de table et de pays rouges et rosés perdent 2 % par rapport à 1995-1996. Cependant, les vins de table sans indication de provenance accusent une baisse plus marquée de 5 %. Un peu moins de la moitié des vins ont été échangés à plus de 26 F/°hl contre plus des trois quarts en 1995-1996.Quant aux vins de pays, ceux de département baissent, les vins de zone locale restent stables, ceux de zone régionale progressent de 4 % pour atteindre 403 F/hl en rouges et 371 F/hl en rosés. La progression la plus importante concerne les vins de cépages merlot, cabernet sauvignon et syrah, alors que le gamay décroche en perdant 3 %.Contrairement aux vins rouges et rosés, les volumes de vins de table blancs échangés diminuent de 8,5 % par rapport à 1995-1996 mais restent supérieurs à la moyenne triennale. Après une activité intense, la campagne 1996-1997 apparaît plus calme. Les vins de pays poursuivent leur progression. Ils représentent aujourd'hui, avec 1,3 million d'hectolitres, le tiers des transactions enregistrées en vrac pour les vins de table blancs. Cependant, l'évolution est loin d'être homogène : les vins de pays d'Oc affichent une croissance de 25 % en un an alors que ceux du jardin de la France restent stables. Les vins de pays de cépages progressent, quant à eux, de 16 %.Le cours des vins de table blancs sans indication de provenance poursuit sa chute avec - 18 % par rapport à 1995-1996. Le prix de campagne est à 20,10 F/°hl mais plus de la moitié des ventes s'est conclue sous 20 F. En Aquitaine et dans les Charentes, l'essentiel du marché reste sous ce seuil alors qu'en Languedoc-Roussillon, près de 90 % des volumes se sont échangés au-dessus de 23 F.Le cours des vins de table blancs (316 F/hl en 1994-1995 contre 217 F/hl en 1996-1997) n'a pas entraîné dans sa chute celui des vins de pays, resté stable. Mais comme pour les volumes échangés, les situations diffèrent, voire divergent : les vins de pays d'Oc sont en hausse à 624 F/hl en moyenne alors que les vins de pays du jardin de la France baissent à 394 F/hl. Quant aux vins de cépages, le chardonnay reste pour la troisième campagne consécutive à la hausse alors que le sauvignon et le chenin accusent une baisse des cours.La campagne 1997-1998 démarre avec des stocks alourdis. Ils atteignent 8,7 Mhl contre 7,3 Mhl l'année précédente. Avec le retour à la normale chez nos voisins, la concurrence a été plus vive. Les exportations vers l'Allemagne, après avoir progressé en volume de près de 50 % en 1995-1996, marquent le pas. Le stock de vins de pays augmente de 29 %. Cette forte hausse s'explique par la progression des revendications pour cette catégorie.Mais la récolte s'annonce en baisse avec 21,7 Mhl, d'après l'Onivins. Le gel est passé par là. Et une année de petite récolte, les vignerons ont tendance à faire le plein en vins de pays au détriment des vins de table et même parfois des appellations, comme cela semble être le cas en Languedoc-Roussillon. Globalement, les disponibilités à la propriété en début de campagne s'annoncent équivalentes à celles de l'an dernier.Les transactions ont démarré activement avec une progression des volumes échangés par rapport à la même période en 1996-1997. La qualité du millésime est hétérogène. L'Onivins pense qu'il s'agit d'un marché de couverture, le négoce rentre des vins présentant des qualités précises en structure, degré et couleur.Les études réalisées par la société IRI-Sécodip en grande distribution confirment l'effritement du marché des vins de table, hors vins de pays. Il a régressé tant en volume (baisse supérieure à 6 %) qu'en valeur (près de - 5 %). Lors de la campagne 1996-1997, les ventes de VQPRD (vins de qualité produits dans une région déterminée) et de vins de pays de cépages ont progressé au détriment des vins moins chers : vins de pays sans cépage et vins de table. Il se vend aujourd'hui en supermarchés plus d'appellations que de vins de table sans indication de provenance alors que pour la campagne 1995-1996, ces deux catégories affichaient des scores identiques.A l'exportation, malgré le tassement des achats germaniques, les volumes de vins de table et de pays progressent de 13,1 %. La hausse est deux fois plus importante en bouteilles qu'en vrac et les vins rouges évoluent trois fois plus que les vins blancs. La promotion des vins de pays au sein de l'Union européenne est orchestrée par l'Anivit (Association nationale interprofessionnelle des vins de table et de pays). Cependant, cet organisme songe à communiquer sur les vins de table, notamment en Asie où le marché chinois pourrait s'avérer intéressant.En France, la campagne ' Un pays, un vin de pays, tout est dit ' se poursuit. Des actions continuent en partenariat avec des chaînes de restauration. En 1997 pour la première fois, une campagne a été menée avec les cavistes en dehors des réseaux tels que Nicolas. Six cents professionnels ont ainsi participé à une opération de mise en avant des vins de pays en septembre, précédée par une campagne publicitaire sur RTL. Enfin, l'Anivit poursuit ses actions avec la distribution. A une exception près, toutes les enseignes ont participé à ' La fête des vins de pays ' à l'échelle régionale ou nationale. Là encore, une campagne de publicité annonçait l'opération. Comme chaque année, les enseignes devaient respecter un prix minimum par bouteille. Celui-ci, fixé à 8 F en 1997, progresse régulièrement. ' En 1993, certains vins de pays de département étaient vendus en dessous des vins de table de marque, observe Jean-Laurent Maillard, de l'Anivit, mais le prix moyen des vins de pays grimpe. On voulait montrer à la grande distribution que l'augmentation des prix ne faisait pas fuir le consommateur. Lors des fêtes des vins de pays, très souvent, les vins les plus chers partent le mieux. ' Les résultats en grande distribution le confirment. L'an prochain, pour la fête des vins de pays, le prix minimum de la bouteille sera fixé à 8,50 F ' et l'on n'aura aucun mal à l'obtenir ', ajoute M. Maillard.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :