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Devenir gestionnaire de domaines viticoles

La vigne - n°83 - décembre 1997 - page 0

Depuis 1989, quelque soixante-dix personnes ont suivi le ' mastère gestionnaire de domaines viticoles ' proposé par l'Enita de Bordeaux. Cette formation de troisième cycle permet d'acquérir des connaissances pluridisciplinaires.

Depuis 1989, quelque soixante-dix personnes ont suivi le ' mastère gestionnaire de domaines viticoles ' proposé par l'Enita de Bordeaux. Cette formation de troisième cycle permet d'acquérir des connaissances pluridisciplinaires.

Plusieurs universités ou écoles proposent maintenant des formations de troisième cycle intéressants directement notre filière (voir La Vigne de juillet-août 1995, page 58). A Gradignan, près de Bordeaux, dans le cadre de l'Enita (Ecole nationale d'ingénieurs des travaux agricoles), une quinzaine de personnes par promotion suivent depuis 1989 le ' mastère gestionnaire de domaines viticoles '. Il s'agit d'un CES (certificat d'études supérieures), diplôme national délivré par le ministère de l'Agriculture (arrêté du 25 juillet 1989), le label ' mastère ' étant délivré périodiquement par la conférence des grandes écoles françaises.Cette formation s'étale sur douze mois, dont six mois de stage. Son but : former des cadres polyvalents possédant la double compétence technique et gestionnaire. Sans oublier l'aptitude au management. Les cours sont assurés par des professeurs de l'Enita mais aussi des praticiens (cabinets spécialisés, organismes de recherche...). Le contenu pédagogique s'articule autour de six thèmes : gestion technique viticole, oenologie, gestion économique et financière, marketing, problèmes juridiques et fiscaux, informatique et langue. L'accent est mis sur des études de cas pratiques (audits financiers et budgétaires de domaines) pour se familiariser avec le diagnostic et la prise de décision.' En ce qui concerne les effectifs, nous en avons un tiers qui est en poursuite d'étude initiale et deux tiers en formation professionnelle. Ces derniers sont soit des gens qui sont déjà dans le secteur et qui veulent suivre une formation complémentaire, soit des personnes en mutation professionnelle complète : provenant d'autres secteurs, ils intègrent notre filière pour différentes raisons ', explique Jean Pailler, professeur à l'Enita et responsable de ce diplôme. Près de la moitié des anciens élèves sont titulaires du diplôme national d'oenologie (DNO).' Cette formation, que j'ai effectuée en 1992-1993, m'a beaucoup apporté ', explique Philippe Moureau, aujourd'hui régisseur de trois domaines viticoles (60 ha au total) récemment acquis par une maison champenoise en Médoc (Gironde). ' Je suis oenologue au départ et j'avais besoin d'une formation complémentaire pour tout ce qui concerne le juridique, l'économique, le fiscal, la comptabilité mais aussi la gestion des relations humaines. Aujourd'hui, je travaille dans une structure où j'ai besoin d'appréhender les contraintes des autres services de l'entreprise avec lesquels je suis en contact quotidien. Je ne deviendrai jamais un professionnel du droit mais je peux en parler avec ceux qui s'en occupent. ' Simple oenologue ', cela aurait été trop juste. J'avais envie de comprendre. '' J'étais juriste à Paris et de manière assez précipitée, une propriété familiale était à reprendre, commente Hervé le Diascorn, qui est maintenant à la tête d'une propriété de 15 ha dans le Sauternais (Gironde). Au départ, j'ai hésité entre plusieurs formations : BTS, oenologie... Finalement, ce mastère, que j'ai effectué en 1994-1995, s'est avéré idéal pour moi : aujourd'hui, j'ai les clés de compréhension du monde viticole et un vocabulaire. J'ai fait l'audit de la situation de l'exploitation, tant sur le plan technique que financier. Cela a abouti à un projet et à une installation en tant que jeune agriculteur. 'Les personnes interrogées insistent sur l'apport intellectuel d'une formation où se côtoient des gens venus d'horizons différents. ' On s'enrichit, explique l'un d'eux, l'inconvénient dans les exploitations viticoles, c'est qu'on a toujours ' la tête dans le guidon ' et qu'on vit dans un milieu assez fermé. Une formation d'un an après plusieurs années de vie professionnelle permet de faire le point. 'Pendant les cinq premières années, l'effectif de ce mastère provenait essentiellement du Sud-Ouest. Depuis, il est en phase de diversification en France mais aussi à l'étranger. ' Nos effectifs sont faibles. Le marché existe pour trouver du travail mais il reste étroit ', explique-t-on. Paradoxalement, le prix élevé de l'inscription (35 000 F environ) n'est pas mis en avant par les personnes interrogées. ' Il faut savoir ce qu'on veut : se former, changer de cap professionnel, progresser, cela a un coût. Mais finalement, étalé sur plusieurs années, on en sort gagnant ', explique un ancien élève. D'autre part, nombre d'entre eux arrivent à minimiser ce coût via différents fonds de formation (Fafsea...). Certains prennent un congé individuel de formation et continuent à percevoir leur salaire. En 1995, une enquête sur la situation professionnelle des ' anciens ' a été réalisée. La rémunération annuelle brute moyenne était de 133 000 F.

Plusieurs universités ou écoles proposent maintenant des formations de troisième cycle intéressants directement notre filière (voir La Vigne de juillet-août 1995, page 58). A Gradignan, près de Bordeaux, dans le cadre de l'Enita (Ecole nationale d'ingénieurs des travaux agricoles), une quinzaine de personnes par promotion suivent depuis 1989 le ' mastère gestionnaire de domaines viticoles '. Il s'agit d'un CES (certificat d'études supérieures), diplôme national délivré par le ministère de l'Agriculture (arrêté du 25 juillet 1989), le label ' mastère ' étant délivré périodiquement par la conférence des grandes écoles françaises.Cette formation s'étale sur douze mois, dont six mois de stage. Son but : former des cadres polyvalents possédant la double compétence technique et gestionnaire. Sans oublier l'aptitude au management. Les cours sont assurés par des professeurs de l'Enita mais aussi des praticiens (cabinets spécialisés, organismes de recherche...). Le contenu pédagogique s'articule autour de six thèmes : gestion technique viticole, oenologie, gestion économique et financière, marketing, problèmes juridiques et fiscaux, informatique et langue. L'accent est mis sur des études de cas pratiques (audits financiers et budgétaires de domaines) pour se familiariser avec le diagnostic et la prise de décision.' En ce qui concerne les effectifs, nous en avons un tiers qui est en poursuite d'étude initiale et deux tiers en formation professionnelle. Ces derniers sont soit des gens qui sont déjà dans le secteur et qui veulent suivre une formation complémentaire, soit des personnes en mutation professionnelle complète : provenant d'autres secteurs, ils intègrent notre filière pour différentes raisons ', explique Jean Pailler, professeur à l'Enita et responsable de ce diplôme. Près de la moitié des anciens élèves sont titulaires du diplôme national d'oenologie (DNO).' Cette formation, que j'ai effectuée en 1992-1993, m'a beaucoup apporté ', explique Philippe Moureau, aujourd'hui régisseur de trois domaines viticoles (60 ha au total) récemment acquis par une maison champenoise en Médoc (Gironde). ' Je suis oenologue au départ et j'avais besoin d'une formation complémentaire pour tout ce qui concerne le juridique, l'économique, le fiscal, la comptabilité mais aussi la gestion des relations humaines. Aujourd'hui, je travaille dans une structure où j'ai besoin d'appréhender les contraintes des autres services de l'entreprise avec lesquels je suis en contact quotidien. Je ne deviendrai jamais un professionnel du droit mais je peux en parler avec ceux qui s'en occupent. ' Simple oenologue ', cela aurait été trop juste. J'avais envie de comprendre. '' J'étais juriste à Paris et de manière assez précipitée, une propriété familiale était à reprendre, commente Hervé le Diascorn, qui est maintenant à la tête d'une propriété de 15 ha dans le Sauternais (Gironde). Au départ, j'ai hésité entre plusieurs formations : BTS, oenologie... Finalement, ce mastère, que j'ai effectué en 1994-1995, s'est avéré idéal pour moi : aujourd'hui, j'ai les clés de compréhension du monde viticole et un vocabulaire. J'ai fait l'audit de la situation de l'exploitation, tant sur le plan technique que financier. Cela a abouti à un projet et à une installation en tant que jeune agriculteur. 'Les personnes interrogées insistent sur l'apport intellectuel d'une formation où se côtoient des gens venus d'horizons différents. ' On s'enrichit, explique l'un d'eux, l'inconvénient dans les exploitations viticoles, c'est qu'on a toujours ' la tête dans le guidon ' et qu'on vit dans un milieu assez fermé. Une formation d'un an après plusieurs années de vie professionnelle permet de faire le point. 'Pendant les cinq premières années, l'effectif de ce mastère provenait essentiellement du Sud-Ouest. Depuis, il est en phase de diversification en France mais aussi à l'étranger. ' Nos effectifs sont faibles. Le marché existe pour trouver du travail mais il reste étroit ', explique-t-on. Paradoxalement, le prix élevé de l'inscription (35 000 F environ) n'est pas mis en avant par les personnes interrogées. ' Il faut savoir ce qu'on veut : se former, changer de cap professionnel, progresser, cela a un coût. Mais finalement, étalé sur plusieurs années, on en sort gagnant ', explique un ancien élève. D'autre part, nombre d'entre eux arrivent à minimiser ce coût via différents fonds de formation (Fafsea...). Certains prennent un congé individuel de formation et continuent à percevoir leur salaire. En 1995, une enquête sur la situation professionnelle des ' anciens ' a été réalisée. La rémunération annuelle brute moyenne était de 133 000 F.

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