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Fragilité des blancs, la vogue est aux rouges

La vigne - n°83 - décembre 1997 - page 0

Contrastant avec l'euphorie de la fin des années quatre-vingt, la majorité des vins blancs affiche une baisse de forme. A l'inverse des vins rouges qui bénéficient d'une meilleure image et d'une concurrence mondiale moins affirmée.

Contrastant avec l'euphorie de la fin des années quatre-vingt, la majorité des vins blancs affiche une baisse de forme. A l'inverse des vins rouges qui bénéficient d'une meilleure image et d'une concurrence mondiale moins affirmée.

Triomphants, les vins rouges? Déprimés, les vins blancs? Cette caricature recèle quelques vérités : ' Globalement, les rouges et les blancs vont bien, précise un courtier, mais quand un vin est en difficulté, il y a neuf chances sur dix qu'il soit blanc. ' L'évolution des échanges en vrac - même s'ils ne représentent qu'une partie des ventes - traduit cette tendance. La flambée des cours des bordeaux rouges fait des émules, notamment en Bourgogne. Mais de là à conclure que ce mouvement d'euphorie s'étend sur tous les rouges... L'évolution sur dix ans des cours de quelques appellations (en volume) de rouges et blancs, montre un bilan plus nuancé. Car si le beaujolais est le seul rouge qui chute sur dix ans, les résultats de la dernière campagne sont moins positifs : les cours du bourgogne, du côtes-du-rhône, du corbières et du beaujolais sont en baisse.Du côté des blancs, trois vins enregistrent une baisse significative de leur prix en vrac sur dix ans : le mâcon-villages, le chablis et le muscadet. La dernière campagne confirme cette tendance : le sancerre est l'unique vin en progression. La période d'euphorie de la fin des années quatre-vingt est révolue. D'autant que certains vins avaient flambé à la suite du gel de 1991. Les lendemains ont été difficiles, les acheteurs ayant découvert des vins étrangers plus accessibles.Globalement, les blancs semblent donc plus fragiles que les rouges, exceptés les grands crus. ' Le très bon vin blanc se vend bien, le bon vin blanc ne se vend pas cher et le mauvais vin blanc ne se vend plus du tout ', explique un courtier. Il évoque ainsi un point sensible qui entache la réputation du blanc : ses problèmes qualitatifs. Dans le Gers et les Charentes, régions assez mal équipées en matériel de refroidissement, les blancs développeront peu d'arômes cette année. Trop neutres, ces vins ne trouvent plus d'acquéreurs.Autre signe de fragilité des blancs : l'effondrement des cours dès qu'il y a une petite surproduction. ' Je produis du rouge et du blanc, explique un vigneron de Touraine. Je n'ai pas rencontré de problème ces derniers temps pour vendre mon blanc mais je dois admettre que les cours ont vite tendance à baisser dès qu'il y a surproduction, ce qui est logique. ' Plus que pour les appellations, c'est pour les vins de table (VDT) que le fossé se creuse entre rouges et blancs. Depuis 1985, le cours des VDT rouges a progressé de 36 % contre seulement 3 % pour les VDT blancs. Les deux dernières campagnes ont d'ailleurs été ' fatales ' aux blancs qui ont chuté de 28,7 % pendant que le cours des rouges se maintenait. Principaux motifs invoqués : la forte production de vin blanc du Gers et des Charentes depuis deux ans ainsi qu'une concurrence des vins espagnols. Les vins de pays, en revanche, progressent bien : + 22,4 % pour le vin de pays d'Oc blanc en quatre ans.Dans les régions où les vins blancs affichent un équilibre fragile, la prudence est de mise. Par exemple, ' dans le Languedoc, Val d'Orbieu nous a recommandé de ne pas trop signaler de corbières blanc dans nos déclarations de récolte, précise un vigneron de l'Aude. Il nous faut donc utiliser notre raisin à d'autres fins que le vin blanc, comme intégrer 10 % de raisin blanc dans le vin rouge ou le transformer en jus de raisin. 'L'évolution des cépages permet également de donner une indication sur la confiance des vignerons envers les vins blancs ou rouge. Globalement, les cépages rouges chutent moins que les blancs, le merlot étant même en forte hausse. A l'autre bout de la filière, dans les magasins et les restaurants, le bilan varie selon les pays. Les Français maintiennent leur consommation de vin blanc pendant que les Anglo-Saxons, les Japonais, les Danois et les Allemands, plus sensibles aux modes, sont de plus en plus séduits par le vin rouge. Et par les promesses du paradoxe français.

Triomphants, les vins rouges? Déprimés, les vins blancs? Cette caricature recèle quelques vérités : ' Globalement, les rouges et les blancs vont bien, précise un courtier, mais quand un vin est en difficulté, il y a neuf chances sur dix qu'il soit blanc. ' L'évolution des échanges en vrac - même s'ils ne représentent qu'une partie des ventes - traduit cette tendance. La flambée des cours des bordeaux rouges fait des émules, notamment en Bourgogne. Mais de là à conclure que ce mouvement d'euphorie s'étend sur tous les rouges... L'évolution sur dix ans des cours de quelques appellations (en volume) de rouges et blancs, montre un bilan plus nuancé. Car si le beaujolais est le seul rouge qui chute sur dix ans, les résultats de la dernière campagne sont moins positifs : les cours du bourgogne, du côtes-du-rhône, du corbières et du beaujolais sont en baisse.Du côté des blancs, trois vins enregistrent une baisse significative de leur prix en vrac sur dix ans : le mâcon-villages, le chablis et le muscadet. La dernière campagne confirme cette tendance : le sancerre est l'unique vin en progression. La période d'euphorie de la fin des années quatre-vingt est révolue. D'autant que certains vins avaient flambé à la suite du gel de 1991. Les lendemains ont été difficiles, les acheteurs ayant découvert des vins étrangers plus accessibles.Globalement, les blancs semblent donc plus fragiles que les rouges, exceptés les grands crus. ' Le très bon vin blanc se vend bien, le bon vin blanc ne se vend pas cher et le mauvais vin blanc ne se vend plus du tout ', explique un courtier. Il évoque ainsi un point sensible qui entache la réputation du blanc : ses problèmes qualitatifs. Dans le Gers et les Charentes, régions assez mal équipées en matériel de refroidissement, les blancs développeront peu d'arômes cette année. Trop neutres, ces vins ne trouvent plus d'acquéreurs.Autre signe de fragilité des blancs : l'effondrement des cours dès qu'il y a une petite surproduction. ' Je produis du rouge et du blanc, explique un vigneron de Touraine. Je n'ai pas rencontré de problème ces derniers temps pour vendre mon blanc mais je dois admettre que les cours ont vite tendance à baisser dès qu'il y a surproduction, ce qui est logique. ' Plus que pour les appellations, c'est pour les vins de table (VDT) que le fossé se creuse entre rouges et blancs. Depuis 1985, le cours des VDT rouges a progressé de 36 % contre seulement 3 % pour les VDT blancs. Les deux dernières campagnes ont d'ailleurs été ' fatales ' aux blancs qui ont chuté de 28,7 % pendant que le cours des rouges se maintenait. Principaux motifs invoqués : la forte production de vin blanc du Gers et des Charentes depuis deux ans ainsi qu'une concurrence des vins espagnols. Les vins de pays, en revanche, progressent bien : + 22,4 % pour le vin de pays d'Oc blanc en quatre ans.Dans les régions où les vins blancs affichent un équilibre fragile, la prudence est de mise. Par exemple, ' dans le Languedoc, Val d'Orbieu nous a recommandé de ne pas trop signaler de corbières blanc dans nos déclarations de récolte, précise un vigneron de l'Aude. Il nous faut donc utiliser notre raisin à d'autres fins que le vin blanc, comme intégrer 10 % de raisin blanc dans le vin rouge ou le transformer en jus de raisin. 'L'évolution des cépages permet également de donner une indication sur la confiance des vignerons envers les vins blancs ou rouge. Globalement, les cépages rouges chutent moins que les blancs, le merlot étant même en forte hausse. A l'autre bout de la filière, dans les magasins et les restaurants, le bilan varie selon les pays. Les Français maintiennent leur consommation de vin blanc pendant que les Anglo-Saxons, les Japonais, les Danois et les Allemands, plus sensibles aux modes, sont de plus en plus séduits par le vin rouge. Et par les promesses du paradoxe français.

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