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Pyrale Une nuisibilité limitée

La vigne - n°6 - mars 2012 - page 62

La lutte chimique contre la pyrale ne doit être déclenchée qu’une fois atteint un seuil d’intervention défini. Mais bien souvent, les traitements sont inutiles.

Quels sont les principaux vignobles concernés ?

} Des populations significatives de pyrales sont souvent observées en Bourgogne, dans le Bordelais et en Champagne. «
En 2011, la présence de pyrales a été comparable aux dernières années et a été quasi-généralisée dans le vignoble », indique Pascale Pienne, chef de projet viticulture au Comité interprofessionnel du vin de Champagne. Des pyrales ont également été signalées l’an passé dans le vignoble nantais.

Quels sont les dégâts occasionnés ?

} Il n’y a qu’une génération de pyrale par an. Le risque est très lié à l’historique parcellaire. La chenille hiverne sous l’écorce des ceps, puis sort au moment du débourrement. Elle pénètre dans les bourgeons gonflés et s’attaque aux feuilles, qu’elle peut détruire en totalité. La partie apicale des sarments peut être dégradée.
Les papillons, de couleur beige à ocre avec trois bandes foncées, peuvent pondre plus de 200 œufs groupés sur la face supérieure des feuilles. Des dégâts au niveau des grappes, dont les larves sectionnent les pédoncules, sont également possibles mais plus rares.
«
L’incidence sur la récolte est à relativiser, observe Pascale Pienne, du CIVC.
Pour les niveaux moyens de populations habituellement rencontrés au vignoble, nous n’avons pas observé de réelle nuisibilité à ce jour. »

Quels sont les seuils d’intervention ?

} En Bourgogne, le seuil d’intervention est de 80 % de ceps occupés par au moins une pyrale. Dans le vignoble nantais et en Champagne, il se situe à 100 % de ceps touchés. Les observations démarrent dès les premières feuilles étalées. Les bulletins de santé du végétal donnent des indications sur les premières observations de chenilles et sur l’évolution des populations.
Les chenilles sont reconnaissables à leur corps de couleur blanche à verdâtre. Leur tête et leur premier segment thoracique sont noirs.
Une fois le seuil d’intervention atteint, il est nécessaire de traiter les parcelles concernées et seulement celles-ci. «
Le traitement ne doit pas être généralisé à l’échelle de l’exploitation », insiste Pascale Pienne.
Mais bien souvent, les populations de pyrales observées n’impliquent pas de lutte chimique. «
Généralement, la pyrale n’est pas traitée, souligne Pascale Pienne.
Au final, les traitements concernent très peu de parcelles à l’échelle du vignoble. »

Quels produits choisir ?

} «
Sur les parcelles touchées, nous recommandons l’utilisation de régulateurs de croissance des insectes et d’indoxacarbe (Steward, Explicit), précise Pascale Pienne.
Ces produits s’appliquent lorsque la taille moyenne des pyrales est comprise entre 5 et 10 mm. Au-delà de 10 mm, les chenilles sont à l’abri, enroulées dans les feuilles. » Parmi les produits homologués contre la pyrale, le spinosad est utilisable en viticulture biologique. Il s’applique sur des chenilles entre 2 et 5 mm.

Les traitements neurotoxiques classiques sont inefficaces sur les chenilles âgées mesurant plus de 12 mm. Il est alors trop tard pour agir.

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