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Excoriose Gare aux pluies printanières

La vigne - n°6 - mars 2012 - page 44

Cette maladie affecte particulièrement les vignes en taille courte et se développe à la faveur des pluies printanières. S’il est nécessaire d’intervenir, il faut agir dès l’éclatement des bourgeons.

Comment s’est comportée la maladie en 2011 ?

} Contrairement aux années précédentes, le printemps a été exceptionnellement sec dans plusieurs régions, ce qui n’a pas favorisé la maladie. «
Nous avons enregistré nettement moins de cas l’année dernière. Il n’y a pas eu de pluies et donc de contaminations pendant la période de sensibilité de la vigne, entre le stade D (éclatement des bourgeons) et E (deux à trois feuilles étalées) », indique Caroline Cazenave, conseillère viticole à Biovitis, situé à Macau, en Gironde.
L’excoriose, due au champignon
Phomopsis viticola, est très liée aux conditions climatiques : des pluies prolongées permettent sa dissémination sur de courtes distances. La période à risque est très courte pour la vigne mais elle démarre tôt dans la saison. «
S’il est nécessaire de traiter, il faut le faire en mars-avril. Or, à cette époque, les vignerons réfléchissent encore à leur stratégie phyto et commandent leurs produits », confie Caroline Cazenave.

Comment la reconnaître ?

} Les symptômes d’excoriose concernent particulièrement les vignes en taille courte. Ils se manifestent en hiver par des nécroses à la base des sarments, des lésions blanchâtres ponctuées de petites taches noires (pycnides). L’excoriose peut entraîner une cassure des rameaux et des pertes de récolte. En été, la maladie est reconnaissable par des nécroses brunâtres d’aspect « tablette de chocolat ».

Comment lutter contre ?

} Outre le contrôle de la vigueur de la vigne, la mesure prophylactique indispensable est l’observation des souches au moment de la taille. En cas de symptômes, il faut éliminer et brûler les rameaux atteints. Si plus de 10 % de rameaux sont excoriés, il faut envisager un traitement chimique.
«
Nous préconisons un ou deux traitements selon le taux d’attaque, explique Caroline Cazenave.
Entre 10 et 25 % de rameaux atteints, une seule application de soufre mouillable associé à du fosétyl-Al au stade D suffit. Au-delà de 25 %, deux traitements avec ces mêmes produits sont nécessaires aux stades D et E. Les vignerons peuvent aussi utiliser du fosétyl-Al seul. »
En Alsace, «
nous avons conseillé en 2010 sur des foyers très localisés en bas de pente une seule application, avec du soufre, du métirame, du mancozèbe ou du folpel au choix », ajoute Frédéric Schwaerzler, de la chambre d’agriculture du Haut-Rhin. En Savoie, Maxime Dancoine, de la chambre d’agriculture, recommande «
un premier traitement systématique au stade D avec du soufre et une seconde application huit jours après en cas de pression élevée ».
L’IFV recommande deux stratégies : deux applications de fongicide de contact, lorsque 30 à 40 % de bourgeons sont au stade D, puis quand 40 % des bourgeons sont au stade E, ou un traitement unique au stade D avec une spécialité alliant fosétyl-Al à un produit de contact. Les conseillers viticoles préconisent de traiter à 400 à 600 l/ha pour bien mouiller les bois et les bourgeons et d’utiliser des panneaux récupérateurs.

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