Publié le vendredi 20 mars 2015 - 10h23
Il y a peut-être des trésors qui dorment dans les caves du Roussillon ! Pour faire le point sur le potentiel des vieux millésimes de vins doux naturels, le CIVR a effectué un premier inventaire des stocks en 2014. Et, en 2015, il va mener une étude sur les prix de vente.
Dégustation de vieux millésimes organisée pour les professionnels lors des Rencontres du muscat, à Perpignan. © CIVR
En vendant quelques bouteilles d’un rivesaltes datant de 1875 à 10.000 € le col dans une boutique de Dubaï, le négociant Gérard Bertrand a créé le buzz sur les vieux millésimes de vins doux naturels. De son côté, l’interprofession souhaite les mettre en avant pour accompagner la montée en gamme des vins du Roussillon.
SENSIBILISER LES PRODUCTEURS
«â€¯À la fin de la campagne 2013-2014, nous avons demandé aux producteurs de renseigner le millésime dans leur déclaration aux douanes pour chaque cuvée de vin doux naturel en stock, précise Clarisse Martin, responsable économie au Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon (CIVR). C’est facultatif, mais une moitié d’entre eux l’a fait. Durant cette campagne, nous allons continuer à les sensibiliser à la valeur que peuvent avoir ces vieux millésimes. »
Évaluer le prix que méritent ces bouteilles exceptionnelles n’est pas évident. «â€¯En 2015, nous allons mener une étude sur les prix déjà pratiqués, et chercher comment positionner ces vieux millésimes pour les valoriser au mieux », a déclaré Clarisse Martin. Le CIVR devrait ensuite mettre en place une communication collective.
VALORISER LES VIEUX MILLÉSIMES
Les millésimes déjà recensés remontent jusqu’à 1880, pour des quantités qui vont en s’amenuisant avec l’âge. Une partie de ces stocks dort, l’autre commence à être mise en valeur auprès des amateurs de vins rares. La coopérative Dom Brial propose ainsi un rivesaltes de 1959 à 100 € le col et un de 1969 à 80 € le col. La Maison Cazes a une collection de millésimes allant de 1931 à 1963, dont les prix varient de 70 à 218 € la bouteille. Sur le site «â€¯Les Caves du Roussillon », qui commercialise des vins d’une vingtaine de domaines, les prix vont de 100 à 200 € pour des cuvées des années 1980 jusqu’à plus de 1.000 € pour celles des années 1920.
NE PAS DÉCEVOIR LES CLIENTS
Tout ce qui est vieux n’est pas bon pour autant. Pour ne pas décevoir des consommateurs prêts à mettre de tels prix, il faut être très exigeant sur la sélection. Mais quand la cuvée était belle au départ et que la conservation l’a encore bonifiée, l’expérience gustative est forte ! «â€¯Nous avons déjà organisé plusieurs dégustations pour des sommeliers ou des journalistes qui ont soulevé l’enthousiasme », note Clarisse Martin.
Frédérique Ehrhard
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