Publié le vendredi 21 février 2014 - 20h32
Le 20 février, Jean-Luc Cabaner a été reconnu coupable d’escroquerie et de banqueroute et condamné à deux ans et demi de prison ferme. En 2006, ce négociant des Pyrénées-Orientales avait déposé le bilan et laissé 11 millions d’euros de créances.
Le tribunal correctionnel de Perpignan (Pyrénées-Orientales) a condamné le 20 février Jean-Luc Cabaner, l’ancien dirigeant de Socodivin, à deux ans et demi de prison ferme. Le prévenu, qui ne s’est pas présenté à l’audience, a été reconnu coupable d’escroquerie et de banqueroute. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.
Avant de déposer le bilan en 2006, Jean-Luc Cabaner, alors dirigeant de Socodivin, le principal négociant des Pyrénées-Orientales, avait falsifié les comptes de sa société durant plusieurs années pour dissimuler ses difficultés financières. Il a continué à acheter des dizaines de milliers d’hectolitres de vins doux naturels qu’il n’a jamais payés.
DÉFENSE COLLECTIVE
En 2006 il a fini par faire faillite, laissant 11 millions d’euros de créances. Soutenues par Groupama, qui a organisé une défense collective, et par le syndicat des vignerons, une trentaine de caves coopératives et particulières ont alors déposé plainte contre lui.
L’instruction, menée par la brigade financière de Montpellier, dans l’Hérault, a été longue mais a permis d’établir les faits, relatés dans un dossier de près de 2 000 pages. Il a fallu attendre huit ans pour que l’affaire soit enfin jugée. Le verdict rendu le 20 février au tribunal correctionnel de Perpignan satisfait les caves, qui s’étaient portées parties civiles.
PERTES TRÈS IMPORTANTES SUBIES PAR LES CAVES
Le tribunal a été au-delà des réquisitions du procureur et a condamné Jean-Luc Cabaner à trois ans de prison, dont deux et demi fermes, assortis de dix ans d’interdiction de gérer une entreprise. Il devra également verser une indemnité de 5 000 euros à chaque partie civile pour préjudice moral. Surpris que ni lui ni son avocat ne soient présents pour le rendu du jugement, le président du tribunal a suspendu l’audience pour lancer un mandat d’arrêt contre Jean-Luc Cabaner.
Pour obtenir une indemnisation des pertes économiques, les parties civiles devront attendre la fin de la procédure de liquidation judiciaire. Il reste un actif à vendre, une ancienne cave coopérative rachetée par une filiale de la Socodivin. Cela ne suffira pas à couvrir les pertes subies. Certaines caves ont dû cesser leur activité et d’autres restent fragilisées. Mais, avec cette condamnation, une page est tournée.
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