Vins de Bordeaux De bons résultats grâce à l’essor de l’export

Georges Haushalter, président du CIVB.

Dans un contexte de morosité, les vins de Bordeaux ne s’en tirent pas trop mal. Les résultats peuvent être considérés comme « satisfaisants » selon Georges Haushalter, le président du CIVB, lors de l’assemblée générale de l’interprofession.

« Sur cette dernière campagne, Bordeaux a exporté 2,32 millions d’hectolitres, en progression de 17 %, pour une valeur de 2,29 milliards d’euros, en progression de 28 %. Des résultats qui ont eu un « impact favorable » sur le prix moyen du tonneau (900 litres) de bordeaux vrac rouge. « Il a atteint 950 euros (soit 105 €/hl) sur la dernière campagne et dépasse maintenant les 1 000 euros (112 €/hl) sur les dernières semaines. »

Reste un sujet de préoccupation pour le CIVB : l’érosion continue du marché français, le principal débouché des vins de Bordeaux qui a absorbé sur la dernière campagne près de 60 % des volumes commercialisés des vins de Bordeaux. Jean-Philippe Code, en charge du service économie au CIVB, a fait les comptes : le vin de Bordeaux a perdu 2 % de parts de marché en France cette année.

Autant dire qu’il faut se remuer et continuer à « appliquer sans relâche les mesures préconisées par le plan Bordeaux Demain », a insisté Georges Haushalter. Ce dernier a fait un point d’étape sur les différentes mesures de ce plan.

À commencer par le chantier du renforcement du système coopératif. Un chantier « difficile » mais qui « avance ». Pour preuve, l’Union Saint-Vincent et Prodiffu, deux unions de caves, sont enfin parvenus à un accord de rapprochement. Le 14 décembre dernier, l’assemblée générale qui réunissait les 22 coopératives membres de ses unions a voté à l’unanimité la création d’une nouvelle entité baptisée « Terre de vignerons ».

Autre mesure du plan : l’amélioration des relations avec les enseignes de la grande distribution en France. Pour ce faire, le CIVB vient d’embaucher une spécialiste de la grande distribution. Autre axe : le renforcement de la relation personnelle entre le consommateur et le vin de Bordeaux. L’École du vin, les fêtes du vin, la création prochaine de bars à vins à Hong Kong et les opérations de marketing viral sont autant de liens tissés avec le consommateur.

Concernant la protection de la marque, le CIVB a indiqué qu’il réfléchissait à des moyens concrets pour renforcer la lutte anticontrefaçon des vins de Bordeaux. Des mesures devraient être mises sur pied dans quelques mois.

Au titre de la protection de la marque, Georges Haushalter a tenu à rappeler son inquiétude face à « la légèreté avec laquelle la Commission européenne a failli galvauder l’usage de la mention traditionnelle château ». Et d’ajouter : « Jusqu’à présent, notre action forte a permis d’éviter que cela n’arrive, mais nous ne sommes pas rassurés sur la détermination de la Commission à défendre nos mentions traditionnelles. »

C. G.