Vinitech Fréquentation en hausse

Le Vinitech, à Bordeaux, a fermé ses portes le 29 novembre après trois jours de salon. © A. AUTEXIER

Si Vinitech, comme tous les salons professionnels, constitue un baromètre de la santé de la filière vitivinicole, l’édition 2012 qui a pris fin le 29 novembre, a montré une remontée du moral des opérateurs. Le temps n’est pas encore au beau fixe mais l’amélioration est quand même perceptible. Un exposant témoigne : « Il y a eu beaucoup de monde, surtout le mercredi. Nous avons senti une volonté d’investir. Elle est souvent encouragée, pour les gros investissements, par la promesse d’aides européennes.

Cartobol, fabricant espagnol de lignes automatiques de conditionnement, confirme : « Plusieurs de nos contacts nous ont demandé de préparer les dossiers pour pouvoir présenter une demande d’aide. S’ils obtiennent les financements, nous sommes presque sûrs de faire affaire. En revanche, je ne sais pas ce qu’ils feront dans le cas contraire… 

Même analyse, sur le stand Bucher Vaslin, hall 3. « Le salon a démarré doucement mais nous avons fait une grosse journée mercredi. Il y a de vrais projets d’investissements. Les aides européennes jouent un rôle important dans cette dynamique. C’est souvent le cas dans les grosses caves coopératives. En revanche, j’ai l’impression que les vignerons indépendants sont moins bien informés des possibilités de soutiens européens », note un chargé d’affaires.

Projets concrets d'achat

Les viticulteurs croisés dans les allées nous ont fait part des buts de leur visite. Certains sont venus « pour le plaisir », mais beaucoup révèlent des projets concrets d’achats plus ou moins conséquents.

Un couple de vigneron du Vaucluse, producteur de côtes-du-Rhône sur 50 ha, démarre la vente en bouteilles. « Nous sommes venus voir les bouchons, explique madame. Nous avons découvert ceux fabriqués en verre. Ils sont très jolis. » Monsieur, de son côté, profite de sa visite pour aller voir les tracteurs… « On regarde ce qui se fait de nouveau mais nous achèterons du matériel d’occasion », précise-t-il.

Investissements réfléchis longtemps à l'avance

Un peu plus loin, un producteur de Saint-Émilion, en Gironde, vient avec des idées précises d’achat. « Il me faut de nouveaux sécateurs et je dois trouver une solution de rangement pour mes outils. Je pense avoir trouvé ce que je veux. Je vais aller voir aussi les tracteurs car je pense renouveler le mien d’ici deux ans. 

Les investissements importants sont réfléchis longtemps à l’avance… Un viticulteur, installé en Charente, veut se mettre aux normes en matière de traitement des effluents phytosanitaires. « Cela fait deux ans que je réfléchis. Là, j’ai opté pour un système de traitement par évaporation. Je vais profiter de ma visite pour aller voir le nouveau pulvérisateur de Dagnaud avec panneaux récupérateurs. Je trouve ce matériel intéressant car il permet d’être plus respectueux de l’environnement tout en permettant des économies de produits phytos. »

Signe de l’état d’esprit général, cette analyse de nombreux producteurs : « L’innovation, c’est bien. Mais c’est encore mieux si cela permet de faire des économies. »

A. A.