Publié le lundi 14 septembre 2015 - 18h05
Jeudi 10 septembre, la maison Guigal a été victime d’un vol de raisins sur une de ses parcelles en Condrieu. 850 pieds ont été vendangés par des malfaiteurs visiblement bien informés.
Des malfaiteurs ont vendangé 850 pieds de vignes en Condrieu, à proximité de château Grillet, dans le Rhône.
Le propriétaire-négociant rhodanien Guigal (Rhône) a fait l’objet, jeudi 10 septembre 2015, d’un vol de raisins… Mais pas de n’importe lesquels : «â€¯Ils se situaient sur l’une de nos meilleures parcelles en Condrieu, à proximité de château Grillet, sur laquelle nous faisions du passerillage sur souche, témoigne Philippe Guigal, directeur général de la maison éponyme. Les raisins, de cépage viognier, devaient être vendangés tardivement pour une cuvée que nous ne produisons que très rarement, et en petite quantité, la Luminescence. »
UN PRÉJUDICE FINANCIER…
Jeudi matin, Philippe Guigal s’était rendu en personne sur la parcelle afin de relever l’état de maturité des raisins. «â€¯Ils étaient magnifiques et titraient à 19° d’alcool potentiel, poursuit-il. J’ai donc donné les consignes pour les récolter le lendemain matin. Le vendredi, mon équipe a découvert qu’un tiers de la parcelle, soit 850 pieds de vigne, avait été vendangé ! »
En volume, la quantité dérobée équivaut pour l’entreprise à une production de 1 000 bouteilles de 37,5 cl. Chiffrer le préjudice s’avère «â€¯compliqué, le vin n’étant pas encore produit ». Toutefois, il peut être estimé à 40 000 euros environ en se basant sur le prix d’une bouteille de Luminescence 2003, la dernière à avoir été produite.
… ET MORAL
Mais plus que financier, le préjudice semble être avant tout moral. «â€¯C’est une première pour nous et c’est une triste histoire. Il n’y a pas de raisins remplaçants et 2015 était une année qui se prêtait parfaitement à l’élaboration de cette cuvée », déplore le directeur général.
Concernant les voleurs et leur motivation, le personnel de l’entreprise se pose «â€¯beaucoup de questions ». D’aucuns supposent qu’ils devaient être bien renseignés. Les malfaiteurs ont aussi pris un risque certain : la parcelle est «â€¯difficile d’accès, située au bout d’un chemin en cul-de-sac ».
Il semblerait également qu’ils aient agi en plein jour, aux yeux de tous. «â€¯Les raisins ont été parfaitement vendangés, avec une belle coupe. Ce qui exclut a priori une vendange de nuit. Ils sont venus avec des seaux et des bennes, en nombre limité, détaille Philippe Guigal. Cela a dû leur prendre entre une heure et une heure et demie. »
Et de se demander ce que les voleurs pourront bien faire d’un tel butin : «â€¯Vinifier des raisins avec autant de sucres résiduels n’est pas chose aisée, commente le vigneron. Et je n’arrive même pas à imaginer que cela puisse être un confrère… »
Juliette Cassagnes
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