Publié le lundi 04 juin 2012 - 18h25
Après le repas gastronomique des Français, c’est au tour de « la tradition française des vins de terroir ». La Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA), l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation et l’université de Tours (Indre-et-Loire) veulent que l’Unesco inscrive cette tradition sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité car c’est un « monument de la culture universelle ». Ils ont officiellement annoncé leur projet à Tours le 2 juin.
Unesco : des chercheurs veulent l'inscription des vins de terroirs. © J. CHABANNE
« La tradition française des vins de terroir recouvre pour nous l’ensemble des savoir-faire viticoles et œnologiques, des rituels de partage du vin transmis de génération en génération, des aménagements du milieu et des pratiques culturales », explique Emmanuelle Vaudour, maître de conférences à AgroParisTech. Cette spécialiste des sciences du sol planche sur l’inscription de cette tradition sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.
« Le but n’est pas de montrer que les vins français sont les meilleurs du monde mais d’exprimer comment les vignerons ont su travailler leurs terroirs et en tirer parti au fil des siècles. Le vin est une métaphore de la condition humaine », indique Thibaut Boulay, historien, chargé lui aussi de préparer cette candidature.
Les chercheurs n’entendent pas « figer » la tradition française des vins de terroir en l’inscrivant au patrimoine de l’Unesco. Pour eux, il s’agit de lui permettre de s’épanouir et de préserver « des savoir-faire viticoles respectueux des sols, de la nature et de l’environnement ». Des mesures de sauvegarde pourraient par exemple inciter les vignerons à « privilégier les levures indigènes », avance Thibaut Boulay. Alain Carbonneau, professeur à Montpellier SupAgro, et les experts OIV Hervé Hannin et Aline Lonvaud travaillent également sur le projet.
« Il nous faut convaincre le gouvernement de déposer le dossier auprès de la commission de l’Unesco », déclare François Chevrier, délégué général de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA).
« Un travail important de lobbying va être nécessaire, car nous aurons à affronter l’hostilité d’associations de lutte contre l’alcoolisme », confie un chercheur. « J’espère que l’on va un jour sortir de ce puritanisme mortifère », lâche Jean-Robert Pitte, président de la MFPCA et de l’Académie des vins de France.
À Tours, l’éminent universitaire s’est livré à un vibrant plaidoyer en faveur du vin, « un des rares produits pouvant être perçu par les cinq sens », « une invitation à l’amour et au partage entre les hommes ». « Le vin permet de toucher au mystère, à l’indicible. Les mots sont parfois insuffisants pour décrire ce que l’on ressent, ce sont des moments de grâce, souligne-t-il. Il faut éduquer les jeunes à la dégustation et l’Éducation nationale devrait s’en charger. »
I. P.
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