Télévision « Vino Business », le film

Isabelle Saporta, auteure de "Vino Business". © ALBIN MICHEL

En mars dernier, elle s’était retrouvée sous le feu des projecteurs en publiant « Vino Business » chez Albin Michel. Isabelle Saporta récidive avec une version télévisée de son enquête que France 3 diffusera le 15 septembre.
En quatre saisons, filmées en 2013, la journaliste « spécialisée dans les questions agricoles », comme elle se définit elle-même au début de son reportage, a surtout voulu traquer les dérives de la viticulture bordelaise. Sans surprise, elle dénonce tout à la fois spéculation foncière, pesticides, gros sous, petits et grands secrets… Elle parle du vin comme d’un « pétrole moderne ». Une manière de souligner à quel point il fait l’objet de convoitises.

DEUX MONDES OPPOSÉS

Elle oppose surtout deux mondes antagonistes et assez peu représentatifs de la majorité des viticulteurs : d’un côté Hubert de Boüard, sa cible préférée (celui-là même qui avait déposé plainte en mars pour diffamation), propriétaire du très prestigieux Château Angélus, premier grand cru classé A de Saint-Émilion, et, de l’autre, aux antipodes, le vigneron Dominique Techer, mouton noir de Pomerol, ou Stéphane Derenoncourt, œnologue-conseil qui a le grand mérite de dire ce qu’il pense.
Au final, ce reportage qui s’était donné pour but de traquer les faux-pas d’un « business » part dans de nombreuses directions. Nul doute qu’il passionnera les téléspectateurs. Les viticulteurs, eux, auront sans doute plus de mal à s’y retrouver.

Émilie-Anne Jodier